Mon enfant est "mauvais perdant" !

January 04, 2022

 

 Je reçois :

"J'ai un soucis avec un de mes enfants, qui, peut-être, ne vous paraitra pas très important, mais qui nous gâche quand même bien la vie. Il déteste perdre à un jeu de société, et pique des colères à chaque fois que la partie s'engage mal pour lui. C'est vraiment horrible : il hurle, il renverse le jeu, il se roule par terre ... Il peut même aller jusqu'à frapper, il n'est vraiment plus lui-même. Nous sommes complètement démunis face à cette situation, nous n'osons même plus jouer alors que nous adorons cela, mon mari et moi !! 

Je fais très attention à ne pas mettre d'étiquette sur mon enfant, mais quand un de ses copains l'a traité de "mauvais joueur" devant moi, ça a fait tilt. J'ai peur que les autres ne veuillent plus jouer avec lui, un jour ... Déjà que nous, nous n'osons plus trop ... Pourtant nous sommes patients ...

Vos lectrices ou vous-mêmes auriez-vous des conseils, des astuces, pour aider mon enfant à sortir de ce rôle ?
 
Cindy "

Hum, hum ... "Mauvais joueur", hein ? Certains disent aussi "Mauvais perdant" ...
 
Cindy, je crois que nous sommes nombreux ici à voir très précisément de quel comportement vous voulez parler ...  Non ? 😶
 
Pour moi, votre témoignage résonne ! L'un de mes enfants - dont je tairai le nom, afin de préserver son anonymat 😁 - fut (et est encore un tout petit peu, je dois dire 😏) ce qu'on appelle, dans le langage courant, un "mauvais perdant". D'ailleurs, à bien à réfléchir, j'ai toujours vécu avec un "mauvais perdant" : l'un de mes frères (mais je ne dirai pas lequel, afin de préserver son anonymat ...) ne pouvait pas perdre sans grincer des dents, pleurer ou enguirlander tout son petit monde. Comme votre enfant, Cindy, il envoyait fréquemment valdinguer tous les plateaux de jeux en cours dès que la partie commençait à tourner à son désavantage. Et puisqu'ensuite, il sortait en claquant la porte, nous devions ramasser, piteux et déçus, les pièces qui avaient roulé aux quatre coins du salon ... 
 
Bon, vous l'avez compris : alors qu'on avait entamé le jeu avec le désir de s'amuser, le fait est que cela n'était pas drôle. Pas drôle du tout. Et pas seulement pour celui qui s'imaginait perdre - et ne pouvait le supporter.
 
Un comportement très similaire (éjection de jeu en moins, ouf !) a fait jour chez l'un de mes rejetons, disais-je.  Le plus difficile pour moi, dans cette histoire, c'est que l'enfant dirige alors une colère et une tristesse folles contre nous, les autres joueurs - et ce flux d'émotions négatives n'est pas aisé à encaisser, ouch ! Surtout, peut-être, pour les autres enfants de la fratrie ?
 
La bonne nouvelle, c'est que ce problème - comme tous les problèmes - nous oblige à creuser et à changer de regard. Alors, creusons ensemble, voulez-vous ? 😊
 

Examinons la situation


1. Que se passe-t-il en moi, parent ?


Honnêtement, quand un enfant devient comme fou après avoir perdu, cela déclenche quelque chose en moi : je ne veux pas que mes enfants soient de "mauvais perdants". Je voudrais qu'après avoir perdu, ils se lèvent dignement et serrent la main de leur adversaire en souriant. Voilà comment se conduisent les héros, voilà comment se conduit Harry Potter lui-même à l'issue d'un match de quidditch, et si mon enfant n'a pas l'étoffe d'un héros, et bien : je suis un peu déçue, sans doute. Je m’inquiète : comment les autres enfants voient-ils les réactions de notre petit ? Et s'ils refusaient un jour de jouer avec lui ?? Comment notre enfant fera-t-il des progrès au hand-ball, s'il s'exclue de la partie au moindre but manqué ?
 
Ça, c'est mon problème à moi, n'est-ce pas ? Cela ne fera sans doute pas immédiatement avancer le schmilblick, mais il est toujours bon de le noter dans un coin de ma tête.
 
Regardons notre déception droit dans les yeux, adressons-lui un signe de tête poli et presque amical, et passons au point suivant.
 

2. Trouver la qualité cachée

 
Comme le souligne Cindy dans son témoignage, "Mauvais perdant" est une étiquette. Comme toutes les étiquettes, elle est relative à des idéaux sociétaux contemporains - il y a fort à parier que le concept de "Mauvais joueur" n'existait pas dans la Perse du Moyen Âge par exemple. 
 
Lorsqu'on prend un peu de recul sur les attentes de notre société, on s'aperçoit que derrière chaque comportement que notre civilisation juge "négatif", se cache une qualité. Toujours. 😊
 
Par exemple, les "mauvais perdants" sont généralement de grands perfectionnistes. Et cela, c'est une qualité, n'est-ce pas ? Les situations de compétition deviennent de ce fait incroyablement stressantes pour eux - ils "se mettent la pression", comme on dit.
 
Ce sont aussi des enfants d'une grande sensibilité (d'où leur désarroi quand ils perdent !) : boum, encore une qualité, cela ne fait aucun doute. 😏 
 
Pour peu qu'on n'enferme pas l'enfant dans une qualité "négative" (Mauvais joueur !), il pourra donc déployer librement les qualités "positives" sous-tendues par son comportement (ici, minutie, sensibilité, etc.).

Pour peu qu'on n'enferme pas l'enfant dans un rôle (Mauvais joueur !), il pourra donc en sortir. Car je vous l'affirme pour l'avoir vécu : mon frère, aujourd'hui trentenaire, perd à présent avec une parfaite dignité. 😊 Et mon enfant, s'il est encore bien jeune, progresse de façon manifeste de jour en jour ; il en a conscience et il en est très fier !! 
 
Courage donc à tous les parents qui vivent cette situation ! Respirons et ayons confiance : un jour, notre enfant saura perdre. Un jour. Il aura grandi. 😊
 

3. Cibler notre objectif 

 
Que souhaiterions-nous changer là tout de suite quand nous voyons notre enfant exploser de colère en fin de partie ? Quelle est la Nature de l'aide que nous souhaiterions lui apporter ?
 
Notre objectif final n'est pas que notre enfant se sente heureux de perdre ! Cela serait bizarre, non ? Vous en connaissez beaucoup, vous, des champions qui se réjouissent de voir le titre leur passer sous le nez ? Il faut être clair : quand on joue, on joue pour gagner - sauf moi. Je préfère quand mes enfants gagnent, mais mon homme ne partage pas mon point de vue ! 😄

Nous aimerions que notre enfant parvienne à mettre le jeu en perspective. Qu'il parvienne à intérioriser  qu'après cette partie (perdue), il y aura une autre - qu'il pourra gagner, peut-être. 

La question devient : est-ce possible ? Puis-je faire quelque chose qui le fasse avancer dans cette voie ?

Et plus concrètement encore : est-il possible de désamorcer la bombe des "mauvais perdants" et déployer quelques stratégies afin que les jeux en famille se passent agréablement pour tout le monde ?


 Que faire concrètement ?

 

I. Au cœur de la crise


Boum, ça y est, ça a explosé. Vous n'y pouvez rien, vous ne pouvez pas le changer : ça explose.

Les deux pistes suivantes sont connues de tous - ce sont les seules que je puisse vous conseiller, les pratiquant ... Hélas, elle n'apaiseront ni la souffrance ni la rage de votre mauvais perdant ... du moins, pas sur le coup.

Premier pas : Valider les émotions de l'enfant

 
Mon enfant-qui-éprouve-des-difficultés-à-perdre m'a enseignée une grande leçon : on ne joue pas seulement pour améliorer ses compétences techniques. On joue aussi pour apprendre à gérer ses émotions.
 
Au cœur de la crise, restons empathiques. Ce n'est pas très difficile, pour peu qu'on le décide : on souffre tellement de voir notre enfant souffrir !
 
On peut verbaliser, et dire : "Tu sembles frustré d'avoir perdu", "C'est vraiment dur de perdre" ...

On peut aussi se taire, car au cœur de la tempête, une petite phrase, même bienveillante, peut déclencher une explosion. Ce n'est pas grave : l'empathie passe aussi par le regard, voire un contact, si votre enfant l'accepte.

Alors, vous me direz que dans les faits, cela ne semble pas l'aider beaucoup
 
C'est vrai. Un regard compréhensif n'a pas le pouvoir d'arrêter un tsunami, hélas.
 
Mais il n'y a absolument rien à faire de plus pour aider l'enfant présentement. 
 
Si vous en doutez, vous pouvez, bien sûr, essayer d'autres choses : les grandes leçons de morales, par exemple. "Moi, à ton âge ...", "Tu sais, la vie, elle, ne te fera pas de cadeaux ...". Vous pouvez essayer de nier le réel en distribuant des ordres : "Ne sois pas triste ! Ne sois pas en colère !".

Comment ça, c'est encore pire ? 😄

Ben, oui. L'empathie ne règle pas la situation, mais bon, au moins, elle ne souffle pas  sur les braises, elle.
 

Deuxième pas : Reprendre les choses "à froid"


À chaud, nous ne sommes bons à rien. Ni nous, les parents, ni eux, les enfants. Un petit en colère qui envoie valdinguer le plateau de jeu n'est pas "parlable". 😏

Plus tard, dans la soirée ou le lendemain, reprenons les faits. Comme le ferait un détective, de façon quasi-scientifique, descriptive : "Que s'est-il passé quand tu as quitté la jeu ? Tu es sorti de la pièce, nous avons perdu le contact ... Que ressentais-tu ? Comment aurais-tu voulu que cela se passe ? Comment peux-tu faire pour que ton scénario idéal se produise en vrai ?"

Cette technique marche particulièrement bien avec mon "mauvais perdant" - mais il n'est plus tout-petit, et c'est un enfant très cérébral, qui adore parler et "s'introspecter". Ce genre de conversations débouche toujours sur des pistes très riches, des solutions qui viennent de lui - à condition d'être menées "à froid", je le répète !

L'adulte est refroidi, lui-aussi. Il est moins tenté d'émettre des jugements, ou de fournir des solutions toutes faites. Dans ce cadre, l'enfant est autorisé à tisser des liens entre ses actions, leurs résultats, et ce qui les a provoqué.
 
L'idée est bien de parler de ses émotions, et non du jeu lui-même. D'ailleurs, quelques heures après une partie, on ne se souvient même plus des mains de chacun et de la série de coups qui a mené à la défaite. La seule question valide après une partie est : "T'es-tu bien amusé ?", et sinon : "Comment faire pour tu prennes plaisir ?". Ne vous inquiétez pas, je sais qu'il est impossible pour nous, parents, de répondre à cette question : mais l'enfant, lui, saura. 😊
 

Traverser les épreuves, les torrents de larmes et les crises de nerfs, est une chose.

Mais œuvrer pour les guérir en profondeur, de manière à qu'elles se raréfient, puis disparaissent, en est une autre.

Bonne nouvelle : pour ce faire, nous n'avons pas besoin de nous empêcher de jouer ! Bien au contraire ! C'est en jouant qu'on apprend à jouer - et donc à perdre. Quelques aménagements simples permettront d'éviter une frustration ingérable à notre enfant, tout en le faisant avancer sur le chemin de l'apprentissage de l'échec. 
 
Testez les pistes suivantes et revenez m'en dire des nouvelles, mais je vous préviens : les résultats pourraient être fulgurants ! 😄

II. Aménager le jeu pour éviter la frustration, mais pas l'apprentissage !


1.  Privilégier les jeux coopératifs

 
Mon rejeton anonyme l'exprime d'ailleurs très bien : "Moi, je préfère les jeux collaboratifs !". Oh, oui ! Vive les jeux coopératifs !! Ils favorisent l'entraide et le travail d'équipe. Notre petit joueur ne porte plus sur ses frêles épaules l'immense responsabilité de gagner tout seul. Cependant, en unissant nos forces en vue d'un objectif commun, nous valorisons chaque membre de notre équipe : notre "mauvais perdant" gagne en confiance en lui, et cela lui sera utile, le jour où il devra affronter une partie compétitive.

Voici les jeux collaboratifs que nous aimons à la maison en ce moment - Mes enfants ont 9 et 10 ans, mais vous trouverez facilement des références pour tous les âges en flânant sur les sites de jeux de société, par exemple chez ludum.fr ou chez Gus and Co !

1. Les jeux de rôle comme Donjons et dragons que mes enfants découvrent tout juste et dont ils raffolent. Dès 9 ans, en partenariat avec un adulte "meneur de jeu".

2. Les Unlocks, dès 10 ans. À emprunter plutôt qu'à acheter si possible, car il est difficile de refaire le jeu une fois qu'on connait la solution des énigmes !

3. Dream quest : un jeu "dont vous êtes le héros" aux scénarios infinis, dès 6 ans.
 
Alors, oui, les jeux coopératifs, c'est super bien ... M'enfin, le moment survient où l'envie d'une bonne partie d'échec se fait sentir ... et là ... Bye bye la coopération ... 😖 

 

2. Demander : "Veux-tu que je te laisse gagner ?"

 
Attendez que je vous raconte une histoire - la mienne. Je suis en pleine partie de Uno avec ma petite famille, et là, zut de mince, je comprends que je vais gagner. Branle-bas de combat dans ma tête : je sens que mon enfant, déjà tendu par le tour qu'a pris le jeu depuis quelques minutes, va mal le prendre et exploser. Je n'ai nul plaisir à gagner dans ces conditions, et très naturellement je m'interroge :

Faut-il que je le laisse gagner ?
 
Allons, certains jeux le permettent très bien, ce ne serait pas difficile, il suffirait de prendre consciemment une décision idiote, ou de tricher (vertueusement !) au prochain tour ... 
 
Certes, mais n'est-ce pas un mensonge que de faire croire à mon enfant qu'il a écrasé avec génie toute sa famille au Monopoly ? Est-ce vraiment le message dont son ego a besoin ? À terme, n'est-ce pas renforcer, justement, son besoin de gagner ?
 
Que faire, que faire ? Mettez-vous à ma place, il faut que je tranche ! Dans quelque secondes, ce sera à mon tour de poser la dernière carte ... Le stress ! 😅

Prendre ma voix la plus docte et répéter à mon enfant qu'il pourra gagner, plus tard, s'il peaufine sa stratégie ou s'il a la chance de son côté ? Il me semble que cela revient à minimiser ce qu'il est aujourd'hui ...

L'ensevelir sous de grandes considérations pseudo-philosophiques ("La vie ne fait pas de cadeau, gna, gna") ? Ça ne colle pas car au fond de moi, c'est justement ce que je veux : lui ménager sa chance, à ce petit - parce que je crois que "la vie", elle, le fera.
 
Ça y est, c'est à moi de jouer, et je ne sais pas quoi faire. Le plus simple serait encore de le laisser gagner, n'est-ce pas ? Faut-il le laisser gagner ? La question clignote dans ma tête, et c'est une question très inconfortable, parce que je ne sais pas y répondre ...
 
Mais j'y pense, que fait-on quand on n'a pas la réponse à une question ? 😏 On la soumet à la collectivité - ici, à la famille, et à l'enfant lui-même. 
 
Pourquoi ne pas dire, très honnêtement, très directement, à l'enfant concerné : 
 
"Là, j'ai un jeu qui va me permettre de gagner cette partie. 
Souhaites-tu que je te laisse une chance de gagner ?" 
 
Voir :

"Souhaites-tu que je te laisse gagner cette partie ?"
 
Après tout, ce n'est pas à nous de répondre à cette question, mais bien à lui, non ? 😏

Si l'enfant répond dit "Oui", très bien, on le fait. Il est à présent libre de jouer sans se soucier du résultat. Les enfants qui ont peur de perdre ne s'amusent plus, parce qu'ils sont submergés de stress. Ils peuvent même développer un refus du jeu - qu'ils associent au fait de s'inquiéter, puis de perdre.
 
"Voilà, je joue cela pour te laisser une chance de gagner. À toi de jouer." Soyons franc, après tout. 

S'il dit "Non", c'est qu'il est prêt. ❤ L'enfant qui dit "Non" ne pourra jamais plus être qualifié de "mauvais perdant", nous sommes d'accord ? 😊
 

3. S'octroyer un handicap

 
"Handicap", à l'origine, est un terme technique issu du monde de la compétition équestre. Lorsque l'on fait concourir de trop bons chevaux, ce n'est pas drôle : ils gagnent  à coup sûr, et tuent tout le suspens de la course. Alors, on leur attribue un handicap, c'est-à-dire un poids, qu'on fixe à leur patte pour les ralentir et créer du suspens.

Vous l'avez compris : un handicap, au sens étymologique, c'est quelque chose qu'on attribue aux meilleurs !! 😊

Certains jeux sont ainsi faits que l'adulte part avec un avantage. Pensons à nous attribuer un handicap, de manière à rééquilibrer les forces. Le handicap est clairement énoncé en début de partie, et préserve la dignité de tous les joueurs. S'attribuer un handicap, ce n'est pas laisser l'enfant gagner !
 
Pour les échecs, par exemple : l'adulte joue la partie en se privant, dès le début de la partie, de sa reine ou de ses tours - si votre enfant est très jeune, privez-vous des deux ! 😄

Accordons des "reprises" : l'enfant a le droit de revenir en arrière si les conséquences de son coup de lui conviennent pas. Évidemment, l'adulte, lui, ne dispose pas d'un tel avantage !

Improvisons des scénarios de victoire alternatifs : pour gagner, l'adulte doit prendre le roi de l'enfant. Bien sûr. Mais l'enfant, pour gagner, doit capturer cinq pièces. Cinq seulement ! Ceci étant établi, battons-nous de tout notre coeur ... Bonne chance à tous ! 😊
 
Bien des jeux se prêtent à ce type d'aménagements, et le parent saura, en fonction de l'âge et des capacités de son enfant, trouver la manière d'équilibrer la partie !

4. Inventer de nouvelles règles


Cette astuce-là est une variante de la précédente, mais elle est plus inventive. Ouvrons la possibilité de créer d'autres règles, afin que l'enfant ait la possibilité de reprendre la main : "Bon, je te préviens, avec le deck que j'ai, je vais t'écrabouiller. Sauf si tu inventes d'autres règles. Que pourrais-tu imaginer qui renverse la donne ?"
 
On peut suggérer les règles soi-même. Lors  d'un jeu sportif, par exemple, comme le ping-pong ou le football : lorsque l'enfant est en difficulté et ne parvient plus à marquer suffisamment de points pour entrevoir une victoire possible, suspendons le temps. Suspendons le "vrai" jeu : "Allez, on fait 5 minutes de pause, et pendant ces 5 minutes, on invente d'autres règles. Je joue au ping-pong en te tournant le dos ! Je joue au football à cloche-pied ! Ha ha, parviendras-tu à marquer un but dans ces conditions ?" Cette parenthèse de liberté devrait regonfler à bloc le moral de notre petit joueur.
 
On peut aussi laisser l'enfant décider lui-même des nouvelles lois. C'est possible très tôt - j'ai mené une partie endiablée de Puissance 4 avec un petit de 5 ans, qui décidait, pendant quelques manches, de l'emplacement où je devais glisser mes pièces.
 
Jouons le jeu jusqu'au bout : "Oh là là, tu m'as encore eu !", comme si nos règles farfelues étaient tout à fait normales. L'enfant aura sa dose de victoire - tout en sachant pertinemment qu'il est en train de vivre une parenthèse, et que ces règles-là ne s'appliquent pas "dans la vraie vie". 😉

(Note : puisque j'évoquais les échecs un peu plus haut, je glisse ici une référence chouchou : Tempête sur l'échiquier, vous connaissez ? C'est un "vieux" jeu, qui n'est peut-être pas très facile à trouver aujourd'hui, mais quel régal ! Un jeu de cartes farfelues, qui sèment la zizanie dans nos parties ... À réserver aux ados et à tous ceux qui maitrisent les règles du jeu d'échec sur le bout des doigts, il permet d'injecter un peu de chance - et de rigolade - dans ce jeu de haute stratégie ! ❤)
 

5. Infliger des pénalités émotionnelles ! 


Le "mauvais perdant" est généralement un "excellent gagnant" ... 😄 J'entends par là qu'il peut avoir tendance à bomber le torse et à se mettre en avant dès que la partie, à l'inverse, tourne à son avantage. C'est l'autre visage de la compétition, mais il n'est pas moins anodin.

"Je suis la plus rapide ! Je suis le meilleur ! Je suis la plus forte !"

Ah, oui ??! Et bien : pénalité !! Le plus rapide sera couvert de bisous baveux jusqu'à ce qu'il crie grâce ! La meilleure sera étouffée de câlins gargantuesques ! Le plus fort sera chatouillé et pendu la tête en bas jusqu'à ce qu'il meure de rire ! 

C'est une façon de dire : "Je ne suis pas dupe. Tu as envie d'être le meilleur parce que tu as besoin d'être rassuré. Ah, tu veux de l'amour !? Et bien, en voilà !"

Cette réaction est chargée de symboles, et elle est follement amusante. Enfin, elle est autrement plus efficace que le fameux : "Tu n'as pas les chevilles qui enflent ?" 😶 
 
Chez nous, elle a été adoptée il y a longtemps, et elle nous a permis à tous de grandir : le parent libère ses peurs à travers ces agaceries, et l'enfant reçoit ainsi une aide concrète, jour à jour, pour développer une saine attitude face à la victoire ou la défaite. 
 

Le mot de la fin :

 
Jouons, jouons souvent, jouons avec respect et légèreté ... et de façon à ce que ce ne soit pas toujours "le même qui gagne" ... N'apprend-on pas à perdre en construisant le fait qu'il est toujours possible - même si ce n'est jamais garanti - de gagner ... ? 😊
 
❤❤


Je vous souhaite de belles parties en famille, et vous invite à laisser vos témoignages et éclairages en commentaires ! Cindy les attend, elle me l'a dit, et moi aussi !! Merci par avance pour vos partages d'expérience !!

Belle année 2022 à tous, pleines de jeux endiablés, bien sûr ! 😘

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55 comments

  1. Vraiment excellent article, ici j'adore jouer avec mon fils multidys, sensible à des jeux de société divers c'est une vraie parenthèse pour nous, quand ça se passe mal pour lui, je lui donne des chances de gagner. Je n'ai pas encore utilisé la notion de s'octroyer un handicap, c'est une très bonne idée aussi. Sinon tout simplement, les jeux de hasard ( comme des jeux de batailles,..etc) sont des parties de jeux que mon fils adore et où il n'y a pas de " mauvais perdant ". Et comme vous le dites, ne donnons pas d'étiquette " mauvais perdant " à un joueur.

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    1. Merci pour ce retour, je suis heureise si l'article vous a plu !!

      Et OUINNNN : je connais des enfants que même les jeux de hasard mettent sur les nerfs ... :-/ Je suis heureuse que votre enfant y prenne plaisir sans grincement de dents !! :-) Profitez-en bien ! <3

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    2. Ma grande deteste les jeux de hasard. C'est le pire pour elle, quoi qu'elle fasse elle ne peux pas gagner ou perdre autrement que parce que le hasard le décide... pour elle qui a énormément besoin de contrôle, c'est vraiment à proscrire les jeux 100% hasard

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  2. Wahoo, c'est top ! Rien à rajouter, question conseils, mais on pourrait lister nos meilleurs expériences de jeux coopératifs avec les enfants :

    - Unlock a sorti une boîte pour les enfants, Unluck ! Kids (Space cow)avec 6 enquêtes superbes ;

    - SOS Dino (Loki) est malin et très beau, avec un plateau qui se remplit de coulées de lave, brrr ;

    - Andor Junior (Iello) plaît beaucoup à nos filles, petit frère très accessible d'Andor qui plaît beaucoup à leurs parents ;

    - Nom d'un renard (Game Factory) est un mignon jeu d'enquête ;

    - Le hérisson qui roule à pic (Gigamic) propose un mode coopératif ou un mode compétitif, en plus de l'idée très amusante sur laquelle est basée le jeu ;

    - La tour du dragon (Haba) est un jeu en 3D impressionnant avec une partie mémoire et une partie nécessitant de coopérer avec agilité.

    J'en oublie certainement un bon paquet, qui veut bien compléter ? :)

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    1. Oh, merci pour ces pistes, Marie-Eve, je suis d'autant plus ravie que je ne connais pas tout, et que je viens de vérifier : certains sont disponibles dans ma ludothèque, youpi !! Bon, il faut souvent les réserver quelques mois à l'avance mais cela nous permettra d'échelonner les plaisirs !! Encore merci !!

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  3. Ici (2 enfants qui n'aiment pas perdre), on a mis en place deux choses: avant une partie (ou en cours de partie si ou à oublié 🙂), on rappelle aux joueurs que "quand on joue, il arrive qu'on perde". Ça leur rappelle que c'est une issue du jeu (et comme on ne peut pas faire gagner deux enfants, il y en a au moins un qui perdra...). Deuxième point: le gagnant (generalement un enfant 😁) doit réconforter le perdant (généralement un adulte). C'est trop mignon de voir mon tout petit me faire un bisou en me disant que je gagnerai peut être la prochaine fois 😊. Et comme ils se mettent à faire des jeux entre eux (sans adulte) je trouve qu'ils font parfois preuve d'empathie quand l'autre perd. (Pas à 100% bien sûr, mais chaque partie bien perdue / bien gagnée est une victoire, non?)

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    1. J'adore ces deux conseils, et vais m'empresser de les mettre en place, merci ! réconforter le perdant, quelle belle idée !! Et oui, ça doit être trop chou à voir !!

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  4. Deux enfants ici dont un mauvais perdant(mais qui se soigne). Nous commençons généralement par rappeler comme Claire l'intérêt de jouer ensemble quelque soit l’issue dudit jeu. Au besoin, je le rappelle en cours de partie si je sens que mon fils s'excite de trop.

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  5. Merveilleux article qui m'a fait un bien fou alors que j'ai des enfants plutôt bon perdants. En même temps, personne n'aime vraiment jouer à la maison, donc bon... (Enfin sauf quand il s'agit de jeux vidéos mais bizarrement, les réactions semblent plutôt différentes dans ce cas.) Non, c'est la phrase : "Regardons notre déception droit dans les yeux, adressons-lui un signe de tête poli et presque amical, et passons au point suivant." Ça a l'air de rien mais c'est tellement dur d'accepter ces sentiments un peu confus, un peu déçus que nous avons face à leurs décisions, leurs comportements, leurs préférences, leurs réactions - quand ce ne sont pas les nôtres. Tellement difficile de ne pas tout contrôler... Merci pour ce texte.

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    1. Ah, merci à toi, Quidam, d'avoir pris le temps d'écrire ce message ... Je suis heureuse quand mes petites visions des choses rencontrent un écho dans ce monde ... <3 Mercis mille fois pour ton retour, je suis toute contente de cette connexion !! :-)

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  6. Je ne vois paaaaaaas du tout ce que tu veux dire...
    Ici les jeux coopératifs qui plaisent à 9 et 11 ans : Panic dinner, Magic Rabbits (mais pourquoi toujours mettre des titres anglais ?!).

    Je rappelle au début de la partie que : "quand on choisit de jouer, on accepte le risque de perdre" mais bon, les grimaces ne sont jamais très loin, même si les plateaux de jeux volent de moins en moins (ouf !).

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    1. C'est vrai ça : pourquoi des titres en anglais ??

      Merci pour ces deux pistes, je ne connais ni l'un ni l'autre !!

      Et bon courage pour la soupe à la grimace ! ;-)

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  7. Violette21:41

    L’ile interdite est très sympa en jeu collaboratif, avec chance et stratégie. C’est parfait pour partager nos émotions quand on a portant bien joué mais que la chance était contre nous.
    Tempête sur l’echiquier est vraiment super mais provoque trop d’émotions ingérables pour certains dont on taira le nom.
    Sinon, on avait instauré les points du bon perdant lors d’une soirée jeux. A la fin, ils espéraient presque perdre pour en avoir et gagner le jeu du meilleur perdant 😂.
    Chez nous, les mauvais perdants adorent jouer pour les émotions fortes des jeux de société, et donc rappeler avant qu’il y a un risque de perdre est toujours bénéfique, même si ça ne fait pas tout !

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    1. Chouette ! L'île interdite est disponible dans ma ludothèque, hop ! Réservée !! Merci pour ce conseil, il a l'air top !!

      Quelle bonne idée, ces points du bons perdants !! Je note, et je testerai, merci !

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  8. J'aime beaucoup raconter à mes enfants, avant les jeux de préférence, comment vers 6 ans je tapais du pied par terre toute rouge en criant à mon parrain qui jouais aux dames avec moi : " Mais tu fais exprès de prendre tous mes pions !!!!"

    Ce à quoi mes enfants répondent : "mais Maman, c'est ça le but du jeu !"

    En gros je joue la scène du mauvais perdant qui n'arrive pas à intégrer la réalité logique du jeu. Et on prend du recul 😅.
    " Maman elle n'avait pas compris que c'était normal qu'il lui prenne ses pions".... Tiens et dans ce jeu, qu'est-ce qu'on va essayer de faire, de prendre, d'avoir pour gagner ? 😊

    Superbe article !

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    1. Hi hi, j'adore ... A réinvestir absolument ! <3

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  9. Dans son livre « le jeu vous va si bien ! », Pascal Deru (spécialiste du jeu) écrit un chapitre sur le sujet et il soulève l’importance de montrer nos propres réactions quand nous perdons : sommes-nous blanc de rage ? ou faisons-nous semblant de rien ? ou sommes-nous capables de dire : « j’ai perdu, tu as gagné, levons un verre au plaisir d’avoir joué ? » Ou « que vas-tu inventer pour me consoler ? » Ou encore : « as-tu un truc pour améliorer ma mémoire ? ». C’est bien en nous observant que l’enfant va apprendre à gérer un échec. Si notre enfant peut voir que la vie ne s’écroule pas quand on est le perdant, que le bonheur de jouer est + fort … à l’échelle de la vie, c’est une belle transmission (et à force de nous observer, on peut espérer que l’enfant va peu à peu relativiser).
    Quant à l’option de laisser l’autre gagner, il préfère éviter pour ne pas priver l’autre d’une victoire réelle. Il préfère trouver d’autres pistes : donner un conseil (même s’il va contre notre intérêt) ou jouer en équipe. Et puis il n’est jamais inutile de dire : tu as perdu brillamment (reconnaître que l’autre a été capable de perdre sans transformer cet échec en une situation infernale, c’est à dire souligner les attitudes positives de nos enfants).

    Pour les petits :
    Le Verger bien sûr dans les jeux coopératifs
    Allez les escargots : les pions n’appartiennent à personne, ce n’est pas nous qui perdons ou gagnons mais les escargots
    Les jeux de mémos : ils sont toujours plus forts que nous (là, c’est plutôt nous qui nous prenons une tatouille… Pic Plume particulièrement)

    Ici on aime (avec des enfants de 8 et 10 ans)
    Zombie Kids et Zombie Teens (coopératifs) avec des personnages qui évoluent au fur et à mesure des parties.
    Pandémic comme jeu coopératif et stratégique (oui, je sais, en pleine pandémie, ça peut faire bizarre de prime abord mais franchement, pris dans le jeu, on ne fait pas de lien déprimant avec le contexte sanitaire)
    Nous allons bientôt tester The Crew également comme jeu coopératif
    Love Letter qui mêle chance et stratégie
    UNO et UNO Flip
    Pour varier… le jeu du Virolon (qui mêle toupie et comptage… et ne croyez pas qu’un adulte a plus de chance de gagner grâce à une meilleure dextérité… il y a une bonne dose de chance)

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    1. Merci pour toutes ces pistes de jeux, et pour la référence du livre ! Je trouve ce conseil particulièrement avisé, tant il est vrai que nous construisons nos réactions émotionnelles en "miroir", par rapport aux réaction des membres de notre communauté ... A méditer ...

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  10. Juliette10:25

    Aaah, j’ai deux enfants « mauvaises perdantes » et j’avoue un peu honteusement que je ne m’étais jamais interrogée sur le pourquoi de la chose. On évite simplement les jeux de société en famille puisque personne n’y prenais vraiment plaisir, mais la lecture de cet article me fait réviser ma position. Je voyais la situation à travers le prisme de mon propre vécu: malgré un fort esprit de compétition je trouvais l’adversité stimulante et je ne prenais pas ombrage de la défaite, la plupart des jeux ayant une part de hasard qui déresponsabilise de l’issue de la partie. Je ne comprenais donc pas pourquoi c’était un drame pour mes enfants… Je réalise maintenant que l’acceptation de ce côté aléatoire est justement ce qui pose problème à mes filles qui ont un besoin viscéral de contrôle, et que les racines du « mal » sont en fait bien profondes. Accepter que le résultat de ce que l’on fait n’est pas ce que l’on est est un long apprentissage, et chez nous on part de bien loin 😅. Je vais jeter un œil aux jeux coopératifs du coup. En tout cas merci pour ce partage encore une fois très éclairant !

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    1. "Ce qu'on est fait n'est pas ce qu'on est" ! :-)

      Tu as résumé ce qu'il s'agit d'intégrer en quelques mots ... Après le chemin est long pour certains petits, et notre civilisation compétitive ne les aide pas, en leur envoyant des messages contradictoires ... :-/

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    2. Juliette11:16

      Hélas c’est très vrai. Je me souviens d’avoir été très choquée quand j’ai découvert dans la classe de moyenne section (!!) de ma grande un tableau au vu et su de tous les enfants (et des parents) répertoriant leurs noms et « compétences » récompensées par des gommettes vertes quand elles étaient acquises. Mon cœur saignait pour les petits dont les lignes étaient presque vides, quel message terrible que de se voir comparé ainsi à ses camarades ! Partager ensuite un jeu et expliquer aux enfants qu’il n’y a rien de terrible à être du côté des perdants semble en effet bien hypocrite !

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  11. Merci pour ce super article, qui tombe à pic, a l'époque de la galette!! Car hier chez nous, c'est la galette qui a (presque!) volé !!!
    Je pensais naïvement qu'à presque huit ans, ne pas avoir la fève allait passer tranquillement... Raté !!
    Nous avons donc refait le tirage une fois tout mon petit monde calmé, après avoir réfléchi à chaque possible > si maman a la fève : qui ne l'a pas? etc...
    Ouf...
    Merci encore et en particulier pour rappeler le "pendant"(les qualites) du mauvais perdant.
    (je partage avec vous le "non intérêt" pour la gagne!)

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    1. Mais oui, j'y pense : tirer les rois, c'est exactement comme jouer à un jeu de hasard ... !!!

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  12. Sophie13:51

    Ici, premiers jeux de société avec mon enfant de 2 ans et demi 🥰 2 jeux coopératifs, dont le jeu des 3 petits cochons. Il adore, et commence déjà modifier les règles (il faut dire que le loup est tellement mignon qu'on a tous envie de le faire gagner !).

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    1. Hihi, comme le corbeau du premier Verger : je connais certains petits qui sont clairement POUR le corbeau !! Ben oui, le pauvre, il a faim, quand même ! Alors quand on gagne, on lui donne quand même quelques fruits de notre récolte ...

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    2. Pillowlawa19:56

      Notre presque-trois ans est clairement pour le corbeau. Elle retourne volontairement les cartes corbeau pour qu'il puisse picorer au moins une ou deux cerises. Je n'ai jamais gagné une seule partie en duo avec elle ! "Mais maman il faut partager avec le corbeau!"

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  13. Oh ben ce soir, crise du 8 ans car le 6 ans a eu la fève. Comme c’est lui qui lui a attribué la part du gâteau, il n’a pas supporté.
    Je fais le parallèle, je trouve qu’il y a des rapprochements.
    Concernant les jeux :
    Quand on en commence un, je regarde s’il n’y a pas de risques de mauvaise gestion. S’ils sont trop fatigués, alors on n’en fait pas.
    Je demande s’ils sont en capacité de gérer la déception. Généralement, ils ont tellement envie de jouer qu’ils me disent oui et ils y arrivent.
    Moi aussi, quand je suis prête à gagner, je le dis et je demande ce qu’on fait. Et ils me trouvent toujours des solutions! 😂

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    1. C'est vrai que la fatigue n'aide pas ...

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  14. Ici, on privilégie les jeux coopératifs et on savoure ces moments qui permettent d'apporter le réconfort nécessaire aux mauvais perdants... 😉😍🙏 Notre chouchou du moment : Zombie Kids 😜

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    1. Chouette, il est dispo dans notre ludothèque, merci pour ce conseil !! <3

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    2. Zombie kids est un jeu évolutif, avec des enveloppes à découvrir au fur et à mesure, des autocollants à ajouter sur les dés, des nouveaux personnages, des nouveaux pouvoirs. Il vaut mieux suivre les étapes... personnellement, je conseille du coup d'investir car en médiathèque, si les autocollants sont déjà placés d'avance, on perd de l'intérêt du jeu. Et la suite : Zombie Teens me semble encore plus abouti. Donc quand on a fini l'un, on sait que la suite apporte encore de nouveaux challenges.

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    3. Merci pour cette précision ... précieuse ! Je ne l'emprunterai pas, alors, mais y peserai pour le prochain anniv' !! <3

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  15. On avait ce souci là aussi quand V était plus jeune mais pas au pont de se rouler par terre etc mais c’était devenu désagréable de jouer en famille. On est passé par des jeux coopératifs et ça a été génial!!! On a pu revenir à d’autres types de jeux aussi. 😊

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    1. Oui, je suis sûre que le passage par les jeux coopératifs "arme" le petit joueur pour ous les types de jeux, par la suite !! :-)

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  16. Merci pour cet article, c'est une pepite 🙏😀

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    1. Oh, merci Lucie pour ce retour !

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  17. Auriane13:56

    Ici c’est moi, ancien enfant mauvaise perdante qui n’aime pas jouer… je me « force » pour mes enfants, je ne déteste plus perdre mais j’ai gardé une aversion terrible pour tous les jeux de société… 😢

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    1. Ce qui nous amène à la question : sommes-nous OBLIGE de jouer ?

      Non, n'est-ce pas ? ;-)

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  18. Petits bretons en vadrouille13:56

    Chez nous on aime beaucoup Azul, 7 wonders et plus récemment Welcome to your perfect home ! N°1 était comme ça et maintenant à 12 ans cela va mieux... c'est en même temps un super moteur pour jouer de vouloir gagner et en même temps ça complique les fins de parties ! On aime aussi jouer à dixit sans compter les points... vraie détente en famille !!

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  19. C.U.Later.Alligator13:57

    Je ne sais pas comment j'étais enfant mais adulte, je n'aime pas perdre ou échouer (car ce n'est pas le cas seulement pour les jeux de société). Maintenant, je ne joue plus qu'à des jeux où j'ai un pouvoir sur la partie et pas que le hasard car c'est ce qui me mine le plus.

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  20. Rukapellin13:58

    Merci beaucoup pour cet article riche en pistes et dont la vision respectueuse des sentiments de l'enfant m'a beaucoup émue 💜

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  21. Il est super intéressant ton article. Ici aussi j'ai un des rejetons que le monde entier qualifierait de mauvais perdant 😅 pour ma part je ne joue pas non plus pour gagner, j'aime apprendre, développer ma technique, ma stratégie... Je vois le jeu de société comme un cheminement, pas comme une finalité. Et j'ai 2 de mes frères qui n'aimaient pas perdre. Pourtant il n'y a jamais eu de crise. En revanche ils ont développé des techniques de triche vraiment ahurissantes 😂😂😂

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  22. Mimi13:59

    Ma fille c'est pareil.

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  23. Céline14:00

    Ici elle part d'elle même dans sa chambre, reviens et nous en discutons

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  24. Je trouve que le jeu des ballons pour les plus jeunes (3/5) est très intéressant pour apprendre à perdre. Cela dit ma fille peine tjs a accepter de perdre notamment face a d autres enfants alors que nous y avons beaucoup joué plus jeune. Ma seconde n y a quasi jamais joué et ça va très bien. Peut-être est ce du a leur place dans la fratrie, a notre façon de gérer et d apprehender les parties de jeux. Je crois qu il ne faut pas lâcher et continuer le jeu même si l enfant ne veut plus. Il est arrivé deux trois fois que ma grande se fâche et parte et je continuais de jouer avec l autre enfant ( ma nièce ou autre). On reprenait plus tard mais la majorité du temps elle revenait. C est quand mm plus sympa d être a plusieurs! 😉 il n y a pas de solutions toute faite mais comme ça au débotté je continuerais de jouer ou carrément.je commencerais à jouer à un.jeu entre adulte( s il n y a pas d autres enfants concernés) pour montrer qu il n est pas seul décisionnaire et j en reparlerais ensuite. On.peut tout a fait dire que l on.comprend l émotion.sans que toute la famille y soit assujettie.

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  25. Johanina14:02

    perso à la maison nous sommes parti sur des jeux coopératifs le temps que le pb se tassent et ça se passe bcp mieux. Maintenant que ça va mieux à ce niveau, quand ils proposent un jeu compétitifs on leur demande si aujourd'hui ils se sentent prêt à affronter une éventuelle défaite, si c'est oui on joue si c'est non on choisit plutôt un jeu coopératif pour cette fois.

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  26. Mamzouille14:03

    Les jeux coopératifs permettent vraiment de mettre de côté gagner / perdre.
    Il faut aussi avouer que sur un grand nombre de jeux, l'adulte aura une vision qui lui donnera une longueur d'avance...
    Donc on essaie de faire un roulement des jeux, t'aiguiller...
    On fait aussi des parties "pour apprendre à jouer / à jouer plus stratégique" donc il n'y a pas d'enjeu.
    Et puis bon, perdre c'est pas drôle, même pour nous adultes 😂😂 quand on enchaîne les défaites c'est grisant 😬

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  27. Myriam14:03

    Nous on fait beaucoup des jeux coopératifs, ça aide à perdre quand c'est ensemble.

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  28. Anaïs18:13

    Toujours dans le mille comme sujet 😍 Ici un très mauvais perdant et un papa très à cheval sur les règles des jeux 😁 ça donne des parties... Explosives ! Moi, quand mon fils était plus petit et vraiment très mauvais perdant, je transformais tous nos jeux en jeux de coopération : bilan, un agréable moment et pas de crise (c'est bien le but, non, partager un bon moment en famille 🤭) Je ne sais pas si ça aide directement mais en tout cas en grandissant il accepte aussi plus de perdre, et comprend que bien souvent c'est la chance et le hasard et pas les compétences qui font que l'on gagne ou perd la partie !

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  29. Oh,très intéressant cet article et ses commentaires. Je vais garder précieusement à l'esprit la petite phrase sur le choix de la place que l'on accorde à notre déception face à certaines attitudes de nos enfants... et pas seulement lors des jeux.
    Chez nous, les jeux coopératifs ont été privilégiés pour débuter, puis d'autres sont arrivés au fur et à mesure. Mon compagnon et moi aimons jouer et ne boudons pas notre plaisir même en cas de défaite (même si nous jouons pour gagner, nous sommes bien d'accord!), nous avons donc bon espoir qu'il en soit de même pour Petitou (6 ans) qui propose souvent des jeux de société(notre chouchou du moment "Les héros de Kaskaria" de Haba)
    Merci pour toutes les références, plein de belles découvertes en perspective.

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  30. Delphine17:44

    Merci pour cet article qui nous donne plein de pistes pour notre fils pour qui la défaite est aussi difficile. Nous aimons aussi beaucoup les jeux coopératifs (même si c’est parfois difficile de perdre même en coopératif). Ici, j’avoue je le laisse souvent gagner la première partie. Une fois qu’il a gagné, il accepte beaucoup mieux la défaite aux parties suivantes. Mais de manière générale, je remarque que ça dépend aussi beaucoup de son état de fatigue, de l’investissement qu’il a mis dans le jeu… et heureusement, plus il grandit et plus ça se tasse.

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    1. Oui, oui, il y a vraiment un âge sensible, où la défaite est vraiment difficile à accepter !! Oui, l'âge, ça compte aussi beaucoup, dans cette réaction ! :-)

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  31. Anonymous20:24

    Bonjour,

    A la maison les jeux coopératifs qu'on aime bien sont Bandido, L'île interdite(très très prenant), Micro Macro Crime City (jeu d'enquête avec une grande carte représentant une ville remplie de petits personnages qu'il faut suivre avec une loupe), et surtout Paléo, l'un de mes plus beaux jeux. C'est marqué 10 ans sur la boite mais j'y ai joué avec des enfants plus jeunes qui l'adorent.

    Certains jeux compétitifs ont un thème plutôt zen et pacifique, comme par exemple Takenoko (on fait pousser du bambou pour nourrir un panda), ou les trop magnifiques Wingspan et Everdell mais qui sont un peu moins familiaux.

    Quand j'ai commencé à jouer j'ai d'abord cru que les jeux coopératifs seraient mes préférés, car j'ai toujours détesté la compétition. Finalement il s'avère qu'à quelques exceptions près ils ne sont pas trop ma tasse de thé. J'adore en revanche les jeux où l'on a son plateau devant soi et où l'on construit son petit monde. Même si je perds à la fin parce que j'ai moins de points j'ai toujours la satisfaction d'avoir construit quelque chose. Et généralement je ne peux en vouloir qu'à moi-même si je perds. Parmi ces jeux-là et dans la catégorie familiale, il y a par exemple le génial Kingdomino (et sa version pour jeunes enfants Dragomino), Karuba, Agricola pour 2, ou encore les Welcome to.

    Mon récent coup de cœur est un jeu pour 2 où l'on s'attaque bien franchement et bien carrément, mais avec humour: Kung Fur Fight. Une petite merveille.

    A bientôt,
    Aude

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    1. Merci pour cette analyse très fine et ces nombreuses références !!

      Takenoko et Welcome to the perfect home : réservés dan sma luidothèque !!

      Hâte de les découvrir !! <3

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