FAQ : Comment préparer une activité pour son enfant ?

February 16, 2016


Je reçois beaucoup de mails qui vont dans le sens de celui de T., reçu la semaine dernière :

"Je cherche à me documenter au sujet des activités que l'on prépare pour son enfant... Comment m'y prendre  ? Comment présenter l'activité au bon moment ? Comment observer mon enfant vraiment, pour connaitre ses intérêts ? Je suis vraiment en cheminement, mais je trouve ça difficile... J'ai récemment proposé de transvaser des lentilles à mon petit de 20 mois, il en a à peu près tout fait, sauf transvaser... Comment réagir face à cela ? Faut-il que je le laisse faire ? Ou lui expliquer que cette activité n'est pas prévue ainsi ?"

Je suis assez démunie face à ce type de questions complexes, car il m'est impossible d'y répondre - et encore moins par mail !! En même temps, il m'est difficile de les laisser sans réponse tant il est vrai qu'il s'agit, pour moi, de questions absolument fondamentales, auxquelles je m'applique moi-même à répondre depuis le début de mon cheminement...


Voilà, je voulais revenir un peu sur tout cela aujourd'hui, histoire que nous re-réfléchissions ensemble à ces "fondamentaux", et pour vous donner éventuellement les liens vers d'autres articles passés dans lesquels j'ai pu aborder ces questions... Ce blog est en train de devenir une jungle arborescente, j'ai bien conscience qu'il ne doit pas toujours être facile pour vous de retrouver l'info qu'il vous faut quand il vous la faut... ;-)

- "Comment m'y prendre pour préparer et présenter des activités à mon enfant ?"

C'est une vaste question, mais peut-être cet ancien article, écrit lorsque Louiselle avait 20 mois, pourra-t-il apporter des pistes concrètes : "Monter une activité pour son bambin".


Une des questions latentes ici, me semble-t-il, porte sur le choix de l'activité : "Comment faire pour choisir l'activité adéquate ?".

Il y a deux chemins, qui souvent se conjuguent :

- Rebondir sur les centres d'intérêts de son enfant. Oui, mais c'est difficile. Et je tiens à rassurer cette Maman, c'est d'autant plus difficile face à des enfants si petits. Avec le temps les choses s'améliorent, d'une part parce que nous progressons dans notre faculté à observer (voir plus bas), d'autre part parce que l'enfant se met à parler et ne se prive pas de nous renseigner largement sur ses centres d'intérêt.

Néanmoins, il est tout à fait possible de rebondir sur les intérêts d'un bébé. Un point de départ assez idéal peut être les "bêtises" de votre tout-petit. Qu'est-ce qu'il fait qui vous agace ? Étale-t-il son yaourt sur la table ? Tape-t-il dans sa soupe avec sa cuillère ? Aime-t-il faire déborder l'eau de la baignoire pendant son bain ? Mord-il, tape-t-il ? Touche-t-il "à tout" ?

Voilà des centres d'intérêt clairement exprimés !! :-)

Reste à réfléchir à la manière dont vous allez pouvoir lui permettre de réaliser tout cela quiètement, et sans risque ni pour lui, ni pour les autres...


- L'autre chemin, pour choisir une activité, c'est de reprendre une idée glanée sur le Net ou dans un livre d'activités. Il n'y a aucun mal à cela, nous le faisons tous ! ;-)

Le danger ici, consiste à mettre son sixième sens en veilleuse : ce n'est pas parce que cette activité a plu à votre petit voisin qu'elle plaira à votre enfant. Et vous le savez. Vous le sentez. Mais si.


Si vous doutez de votre instinct, voici les questions à se poser pour clarifier ce point :

1. Mon enfant maitrise-t-il les prérequis nécessaire à cette activité ? Le fils de votre voisine aide sa maman à étendre le linge, et vous trouvez ça absolument adorable. Seulement, si votre enfant n'a jamais manipulé de pinces à linge de sa vie, il est possible qu'il se décourage. Avant de lui demander de fixer une pièce de linge à un fil à l'aide d'une pince, laissez-le manipuler librement une poignée de pinces à linge et montrez-lui comment les ouvrir et les fermer.

2. Se complait-il dans ce type d'activité ? La plupart des enfants manifestent un fort intérêt pour les tâches domestiques (si les adultes le font, c'est que cela doit être super !!), mais certains s'en désintéressent royalement. Ne vous offensez pas si, auprès de tels enfants, vos pinces à linge ne rencontrent qu'un désintérêt poli... et dites-vous que cela viendra peut-être plus tard ! ;-)


Mais il y a autre chose, dont on parle assez peu. 

Vous y voilà, ça ne veut pas, votre enfant boude l'activité que le fils de la voisine accomplit avec tant de plaisir... Et ce n'est pas grave, bien sûr, sauf que...

Sauf que cette activité est importante pour vous. Vous la trouvez intelligente, ou poétique, elle vous renvoie à votre propre enfance, soit que vous l'ayez vécue, soit qu'au contraire elle vous ait manqué... Bref, vous ressentez le besoin de la partager avec votre enfant.

La relation pédagogique est constituée de deux êtres qui sont aussi importants l'un que l'autre - et en face de votre enfant, il y a vous, l'éducateur, avec vos besoins réels et vos désirs quant à ce que vous voulez transmettre...

Ne baissez pas les bras ! La question devient : comment faire pour adapter cette idée qui, malgré le refus de mon enfant, me plait et m'inspire en tant que parent ?

Vous trouverez... cela vous prendra quelques jours, ou quelques semaines, mais vous trouverez... et vous remarquerez qu'être animé d'un désir précis ("J'aimerais tant partager CELA avec mon enfant !") vous aidera à affiner vos observations du moment, qui, comme par hasard, vous donneront plein d'indices sur la manière dont vous pouvez tourner les choses... en l'adaptant en VOTRE famille.


Enfin, ne cherchez pas à être "original". Les meilleures activités sont les plus simples, et on peut les faire varier à l'infini. Si votre enfant adore découper, il se peut qu'il y passe des mois et des mois. C'est répétitif, et c'est parfait, c'est ce qui lui convient. Bien sûr, rien ne vous empêche de vous triturer les méninges pour essayer de le faire découper dans des situations variées et sur des matériaux les plus divers possible. Peut-être qu'à force de chercher des variantes adaptées à votre enfant, vous inventerez un jour l'Activité à laquelle personne n'avait encore jamais songé et qui fera un buzz sur la Toile... mais là ne doit pas être votre objectif ! Chercher l'originalité pour l'originalité, c'est se détourner de ce que vous vivez réellement avec votre enfant.


- Comment présenter l'activité à mon enfant ?

Si vous êtes dans une optique montessorienne, je vous renvoie à cet article : "Premières présentations Montessori".


Si vous ne l'êtes pas... ;-)

La pédagogie Reggio diffère principalement de la pédagogie Montessori en ceci : le matériel (et plus largement, l'environnement) est une espèce de "support", de "substrat" à la relation humaine. L'enfant apprend en manipulant du matériel concret dans le cadre d'une interaction. L'apprentissage devient alors un acte social, une collaboration.

Exit les présentations figées et silencieuses, dans ce cas ! ;-)

Seulement voilà : certains adultes interagissent naturellement de manière très efficace, mais pour d'autres c'est plus difficile. Fort heureusement, il existe un certain nombre de techniques à adopter pour progresser.


En amont :

L'activité que vous projetez doit-elle être proposée individuellement, ou est-elle adaptée à un travail à plusieurs (fratries, petit groupe) ? Tranchez cette question et réfléchissez aux manières d'aménager l'activité si vous avez plusieurs enfants d'âges éloignés, par exemple. On peut souvent réunir plusieurs tranches d'âges autour d'un même matériau (par exemple, l'argile) en faisant varier les outils selon les habiletés de chacun (ébauchoirs pour les plus grands, éléments à enfoncer pour les plus petits...).

Réaffirmez vos objectifs. Lorsque vous proposez une activité à votre enfant, ce n'est pas pour faire de lui un artiste ou un génie, mais pour l'aider à affiner sa coordination, laquelle enrichit les connexions cérébrales et prépare un futur adulte à la pensée souple et efficace. L'objectif premier est que votre enfant explore la sensualité de la matière, la profondeur de la couleur, la souplesse du mouvement. Qu'il s'exerce à l'attention - au détail, à la nuance -, qu'il apprenne à travailler avec conscience et soin. Qu'il muscle ses mains, ses doigts et tout son corps. Qu'il s'implique dans un dialogue, éventuellement silencieux, avec les autres humains présents et les matériaux, qu'il s'ouvre à de nouvelles perspectives.


Réunissez tout le matériel nécessaire. Cela suppose souvent de différer une activité pour prendre le temps de la "repasser" mentalement plusieurs fois, et être sûr de ne rien oublier. Prenez le temps. 

Testez vous-même l'activité : elle vous réserve des surprises. Les matériaux ne se comportent jamais comme on l'avait escompté et il vous faudra certainement faire des aménagements pour rendre l'activité réalisable par les petites mains.

Réfléchissez à la manière dont vous pouvez relancer l'activité si l'enfant s'en détourne trop rapidement. Il suffit par exemple de préparer quelques outils qu'on propose un à un à l'enfant, au fur et à mesure que son intérêt pour le précédent retombe.

Pensez enfin à la manière dont l'activité s'achèvera. Avant de commencer une activité, essayez de visualiser de façon claire où vous allez mettre les peintures, les sculptures ou les collages à sécher. Une réserve d'eau propre doit souvent être disponible, ainsi que des petites éponges, des essuie-mains, des chiffons, des cuvettes...  Le plus souvent, l'activité s'arrête simplement quand les enfants montrent des signes de lassitude. Enrôlez-les dans le rangement et le nettoyage. Les tout-petits seront généralement ravis de cette activité motrice après la phase de concentration qu'ils viennent de vivre - je ne dis pas : avec les plus grands, ce peut être plus difficile... 


Déterminez le moment de la journée le plus propice à l'activité en fonction du rythme de votre enfant et de la maisonnée. S'il reste un quart d'heure avant de partie chercher votre ainé à l'école, si la sieste ou le repas se profilent, si votre enfant vit par ailleurs une semaine "chargée" (déménagement, changement de nourrice, maladie...), sachez remettre vos séances à plus tard.

Choisissez un moment où votre enfant est calme. Les moments d'excitation seront consacrés à d'autres activités, plus motrices, peut-être... Généralement, les moments qui précèdent les repas ne sont pas de bons moments, et la plupart des enfants vivent une période d'excitation intense après le goûter. Mais au-delà des généralisations simplistes, essayez de repérer les phases de la journée où votre enfant est ouvert à la découverte, et ceux où il a besoin d'autre chose.

Soustrayez-vous des distractions prévisibles. Si votre voisin joue du marteau depuis le début de l'après-midi, ce sera pour demain... Pensez aussi à éteindre votre téléphone portable ! ;-)

On peut très bien proposer des activités pédagogiques à son enfants tous les jours si on en a la possibilité. J'expliquais dans cet article comment je m'organisais, du temps où j'étais à la maison avec deux bambins : "Est-il possible de proposer des activités à son enfant sans surcharger sa journée ?".

Mais dans la vraie vie, cela est souvent plus chaotique. Parfois, il n'y aura rien durant une semaine entière parce que les conditions ne sont pas réunies. Dites-vous toujours que la qualité de l'expérience prime sur sa fréquence. Et que les mois passant, les choses seront de plus en plus aisées, surtout si votre enfant trouve un plaisir véritable dans ces séances.

L'activité en elle-même ne durera peut-être que quelques minutes. Ce n'est pas grave, ou plutôt : c'est très bien. Songez toujours à quel point quelques minutes de concentration sont épuisantes chez un bébé. Le tout-petit ne trie pas les informations qui lui parviennent par ses sens, il est tout à son activité, qui l'épuise rapidement. Sachez stopper aux premiers signes de fatigue. Et félicitez-vous, car ces quelques minutes auront laissé une empreinte profonde dans ses connexions cérébrales. Chaque instant de travail bien mené accroit chez votre enfant sa capacité à faire des liens, à comprendre, à sentir, à se questionner - à apprendre.


Au moment “M” :

Présentez le matériel à l'enfant. Procédez comme si vous lui présentiez un de vos ami très cher. Votre enthousiasme se diffusera à l'enfant qui y sera très sensible. Formulez votre ressenti – sans palabres, mais avec sincérité et sans “simplifier” votre syntaxe : “Je suis heureux de travailler avec toi aujourd'hui. Je voudrais te montrer quelque chose... Installe-toi confortablement... Voilà : “Peinture”. C'est de la peinture.” Verbalisez les actions de vos enfants et mettez des mots sur leurs ressentis : “Tu sens sous tes mains. Tu sens comme la texture glisse sur le papier. Tu vois comme les couleurs se mélangent.” Si vous présentez à votre enfant un outil nouveau, attirez son attention sur sa qualité, ce sera encore le meilleur moyen de l'amener à en prendre soin. “Pour travailler l'argile aujourd'hui, je voulais te montrer un très bel outil que tous les artistes utilisent.”

Dans l'action, interagissez le plus possible avec votre enfant. Regardez-le dans les yeux, posez votre corps, votre voix. Ne prenez pas une voix haut-perché pour lui parler ; si les perroquets sont, semble-t-il, très sensibles aux notes aigües, ce n'est pas le cas de votre bébé ! Désignez les outils par leurs vrais noms, même techniques. Respirez, faites de la situation un véritable exercice de conscience et de détente. Ouvrez-vous à l'autre, observez intensément et profitez de cet instant unique qui ne reviendra jamais plus. Votre attention à votre enfant doit être totale, mais aussi respectueuse. Essayez de ne pas empiéter sur son espace propre. Ne lui prenez jamais un objet des mains. Asseyez-vous à sa hauteur pendant le travail, travaillez, vous aussi, à ses côtés. Limitez vos déplacements dans la pièce. Et ne lui tournez jamais le dos – c'est encore la mesure de sécurité la plus efficace.


Si vous avez l'impression que votre enfant a des difficultés à se concentrer et que tout ce que vous mettez à sa disposition l'indiffère, dites-vous bien qu'il s'agit d'une impression. Le bébé ne dispose pas de nos codes sociaux pour signifier que quelque chose l'intéresse. Vous pouvez avoir l'impression qu'il ne regarde même pas ce que vous lui montrez, et, au bout de quelques séances, le voir manipuler les outils avec une dextérité optimale ! Prenez patience, et gardez le cap !

Concernant les enfants un peu plus grands - de 3 ans et plus - il peut être bénéfique de les encourager parfois à ralentir, pour les aider à s'immerger dans le geste. Certains enfants se précipitent sur une activité qu'ils délaissent très vite pour se saisir d'une seconde. Si vous constatez que ce comportement dénote un rapport superficiel à l'activité, demandez à l'enfant de s'arrêter et de se recentrer. Regardez ensemble son travail, décrivez-le, et intervenez si nécessaire : “Tu n'a pas touché au rouleau, veux-tu que nous essayons de nous en servir ensemble ? Trempe-le dans la peinture. Tu vois comme ça coule ? Oui, tu fais couler sur la feuille. Ça fait des petits dessins tout fins. Si tu presses, que se passe-t-il ? Et en bougeant ton bras comme cela ? Peut-être peux-tu aussi changer de couleur, tu n'as pas essayé celle-là...” Les enfants-parleurs sont souvent très facilement recentrés dès que l'adulte décrit leur œuvre et les questionne, et cela leur permet d'objectiver leur travail. “Oh, tu as peint plein de petits points ! Comment as-tu fait cela ?”.

Si vous travaillez avec plusieurs enfants, prenez l'habitude, dès leur plus jeune âge, d'attirer leur attention sur le travail des autres au terme de l'activité. Les expérimentations de chacun doivent enrichir le répertoire gestuel de tous. “Pauline a trouvé un nouveau moyen de se servir de cet outil, aujourd'hui. Elle va te montrer comment elle le tient.

Si un enfant détourne un outil d'une façon que vous n'avez pas anticipé (tremper le manche du pinceau dans la peinture par exemple, et l'utiliser pour faire des traces sur le papier), prenez le temps d'observer quelques minutes. Puis verbalisez : “Oh, regarde, tu as tracé une ligne très fine avec le manche du pinceau ! C'est très différent des traces que font les poils du pinceau. Tu vois ?”. Si l'expérimentation n'abîme ni l'outil ni les matériaux, restez-en là. Dans le cas contraire (si l'enfant plonge un délicat pinceau de soie dans l'argile, par exemple), recentrez-le tranquillement sur la manière la plus efficace d'utiliser cet outil : “Ce petit pinceau fonctionne mieux quand on le trempe dans la peinture. Là, il colle à l'argile, et ses poils sont tout sales. Nous allons garder le pinceau pour la peinture, et l'argile pour le modelage.” Pour éviter la frustration, troquez l'outil contre un autre plus approprié. “Tu veux creuser de longs tunnels dans l'argile ? Cherchons un outil qui pourra faire ça aussi bien sans en souffrir”.


- Comment observer mon enfant vraiment, pour connaitre ses intérêts ?

Oups, mais je suis bavarde !! (Je vous avez bien dit que ce n'étais pas le genre de question que je pouvais traiter par mail !!). Je reviens à présent aux interrogations de cette lectrice.

Comment faire pour observer son enfant ? Bon, tous ceux qui ont murmuré "Ben, il faut ouvrir les yeux !" peuvent sortir !! :-D :-D

L'observation est un art difficile. En vérité, l'observation vraie est une pratique spirituelle - en tant que telle, personne ne peut se vanter de la maitriser vraiment.

Observer, c'est s'immerger dans le sujet observé au point d'oublier de juger. De part ma pratique, je peux vous affirmer qu'il m'est plus facile d'observer en tant qu'enseignante qu'en tant que Maman. La mère que je suis transpose certaines choses sur ses enfants - des peurs, des désirs... - et a souvent la vue un peu trouble ! ;-)

Ce n'est pas grave : accrochons-nous. Une observation menée sincèrement, même imparfaite, sera riche d'information et nourrira la relation au-delà de nos attentes.

Observer, c'est aussi savoir attendre, et accepter de ne pas intervenir. Votre enfant essaye de réaliser des versés d'eau et inonde la cuisine ? Observez, et restez impassible. Ne criez pas, ne faites aucune remarque, aucun geste. Il est en train d'apprendre, et il réussira mieux demain - bien mieux si vous n'êtes pas intervenu !!

Honnêtement, c'est très difficile. Un de mes "trucs", pour parvenir à me mettre dans cet état de conscience neutre, est d'imaginer que je suis en train de filmer ce que je vois. Je parviens mieux à mettre de la distance avec l’évènement, à rester impassible et ouverte. Si vous avez d'autres tuyaux de ce type, je prends !!

En observant votre enfant, vous allez prélever des informations objectives : sur son état de santé actuel, sur son degré de concentration, sur sa relation aux autres... et sur ses centres d'intérêt. Entre autres. ;-)


J'ai récemment proposé de transvaser des lentilles à mon petit de 20 mois, il en a à peu près tout fait, sauf transvaser... Comment réagir face à cela ? Faut-il que je le laisse faire ? Ou lui expliquer que cette activité n'est pas prévue ainsi ?

Que les choses soient claires : 20 mois, c'est vraiment trop petit pour transvaser. Surtout si votre enfant n'a jamais eu l'occasion de manipuler des lentilles auparavant. Imaginez-vous sur une planète extraterrestre dont vous ne connaissez pas encore grand chose - vous n'êtes là que depuis 20 mois. On vous présente soudain un matériaux étonnant : sa couleur, son parfum, sa texture vous sont inconnus, mais vous êtes intimement persuadé qu'il s'agit d'un matériau inoffensif, voire sympathique. Monsieur l'extraterrestre vous donne un mode d'emploi compliqué : le substrat doit être distillé, filtré, puis séparé à l'aide d'outils assez complexes. Bon, vous êtes une personne raisonnable. Vous décidez de repartir de zéro et de découvrir vous-même les qualités de cette matière, comme un vrai scientifique que vous êtes : vous y plongez les mains.

Malheur, l'extraterrestre a l'air fâché. Visiblement, il pense que vous êtes un imbécile. ;-)

J'arrête là ma métaphore. Mais de grâce, si vous avez la chance de vivre avec un enfant de 20 mois, proposez-lui des bacs sensoriels. Beaucoup de lentilles dans un grand contenant, sans outil dans un premier temps - de préférence dehors, ou sur une grande bâche. Laissez-le faire son travail de pro sur les propriétés de cet étrange matériau, enrichissez petit à petit votre proposition avec des outils (boites, gobelets, entonnoirs, cuillères...), et plus tard, quand il en aura fait le tour, réfléchissez à la manière dont vous pouvez faire évoluer ses expériences... Hé, pourquoi pas un transvasement ?  ;-)

Pour information, mes enfants de 3 ans et demi et 5 ans n'ont jamais autant aimé les transvasements qu'aujourd'hui... Votre enfant a le temps !! :-)


J'espère de tout cœur avoir aidé...

Tout ajout/ remarque/demande de précision supplémentaire est bienvenu ! :-)

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