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Wednesday, January 7, 2015

Dessin, les différents stades

Dédié à Hëlëne.

Voici un article promis de longue date...

En 2015, j'essaie de tenir mes engagements en matière d'articles ! 😉


Ceci n'est pas un Cocteau...😄

Le dessin chez l'enfant, les différents stades :

Stade 1 : Le griffonnage (18 mois - 2 ans et demi)

Antonin, crayons de cire, avril 2012.

C'est l'étape de ce qu'on appelle, assez injustement, les "griboullis" - assez injustement, dis-je, parce que ces premières traces sont loin d'être informes. Certes, l'enfant est alors complètement orienté vers le processus (le pouvoir neuf de laisser une trace !) et ne se préoccupe pas du tout du résultat accidentel. Certains petits sont tellement dans le plaisir tactile, qu'ils ne regardent même pas le papier en dessinant ! La jouissance est dans le geste qui explore la page. C'est le bon moment pour  proposer des outils variés - feutres, crayons, pastels gras, stylos... sans oublier la peinture ! Certains enfants préfèrent alors travailler avec leurs doigts, d'autres rechignent à se salir. Pensez à la peinture à balles !

C'est l'époque des joyeux mélanges qui se terminent irrémédiablement en flaques marronnasses... Gardez quand même quelques-uns de ces chefs-d'œuvre, ils vous feront verser des larmes dans quinze ans. Et n'oubliez pas que les artistes les plus prestigieux donneraient cher pour retrouver, à l'âge adulte, la fraicheur de ce geste purement créateur, dépouillé de toute vision du produit fini...

2. Premiers graphismes (2 ans/2 ans et demi - 4 ans)

Antonin, feutres et pastels, janvier 2014.

La deuxième étape est l'apparition des formes rondes (cercles, spirales) : l'enfant commence à maitriser son geste. Ce mouvement de la main est naturel, souple, et agréable. Au fil des mois, d'autres actions mécaniques de ce type apparaissent, selon un ordre et une variété diverses selon les enfants : zébrures, petits points, aplats...

À ce stade, certains enfants commencent à nommer leurs dessins : "C'est un chien". Bon, la même trace peut être désignée comme étant autre chose deux minutes plus tard : "C'est Maman !". ;-)

3. Le pré-symbolique (3-4 ans)

"Ver de terre qui pleure" (en bas à droite), Antonin,
aquarelle, décembre 2014.

La tendance amorcée à l'étape précédente s'affirme : les enfants identifient des objets ou des êtres dans les traces qu'ils produisent. Mais ce n'est qu'après coup qu'ils établissent une ressemblance entre leur dessin et quelque chose qu'ils connaissent. L'idée finale ne guide pas encore leur geste. Les mêmes objets reviennent souvent : Papa ou Maman, bestioles, soleil, maison, arc-en-ciel... Petit à petit, il devient important pour l'enfant que son dessin SOIT quelque chose. Et il est tout aussi important de le dire, pour donner corps ainsi à ce que l'imagination projette - selon un processus qui n'est pas sans rappeler le test des traces d'encre abstraites utilisé par les psychologues.

L'enfant prend conscience, non sans fierté, de son pouvoir créateur : faire naitre quelque chose qui n'existait pas. C'est le moment de prendre en note les commentaires et les "titres" dont vos enfants dotent leurs œuvres. À ce stade, le plaisir de dessiner prend un sens tout à nouveau, et cette activité peut devenir chez certains enfants une grande passion qui les tiendra jusqu'à l'adolescence.

4. Les bonhommes (+ ou - 4 ans)

C'est l'apparition tant (trop ?) attendue des "bonhommes-têtards" - des cercles dans lequel quelques traits (bras et jambes) sont fichés directement, parfois pourvus d'yeux.

Très vite, ces figures humaines se dotent de visages, de mains, voire d'orteils ! - le corps apparait plus tard. Les personnages sont dessinés de face, et généralement pourvu de larges sourires. Il est très amusant de voir quels détails l'enfant retient du schéma corporel - pour certains les oreilles sont d'une importance capitale, pour d'autre, c'est le nombril... De même les proportions fantaisistes (tête énorme...) symbolisent l'importance de certaines parties : l'enfant mange, parle, voit, respire... avec sa tête, non ?

Ces dessins-là sont si attendrissant qu'on regrette presque , en tant que parents, que le tronc apparaisse et que le schèma corporel devienne plus cohérent... :-D

Les couleurs sont choisies selon des voies très personnelles ; l'enfant n'essaie pas de reproduire le réel, et ne verra aucune difficultés à dessiner Papa en vert et bleu. Les membres peuvent être "éclatés" et parsemés sur toute la page, ou orientés de manière désordonnée. Ne concluez surtout pas à un déséquilibre psychique : l'enfant ne sait pas reproduire un objet de l'espace dans ses trois dimensions sur un plan. Il fait ce qu'a fait George Braque : il fait éclater l'objet en volume pour le représenter "à plat". Car dans la vraie vie, toutes les faces d'un objet co-existent, et nous en avons des perceptions simultanées.

Certains enfants se dessinent eux-mêmes. Généralement en gros. En très gros. Au centre de la page. Il n'est pas rare qu'après une courte phase de recherche, ils restent fidèle à une représentation d'eux-mêmes, et refassent indéfiniment ce qui peut sembler être "le même" dessin. C'est excellent, l'art aide l'enfant à se définir et à construire une image de soi.

5. Le schématisme (5/7 ans - 9 ans)

Les images commencent à se poser sur une base parallèle au bord de la feuille. Le monde s'organise, et se peuple de maisons, de familles, de voitures, de motos, de fleurs et d'arbres. Les dessins de ce stade ont quelque chose d'un peu stéréotypés ; l'enfant est orienté par "ce qu"il sait" plus que par "ce qu'il sent". Fini la recherche insconsciente sur l'échelle ou la perspective. L'enfant a besoin, à ce stade, de s'appuyer sur ce qu'il connait - ou croit connaître.  Encore une fois, c'est une très bonne chose : c'est le signe que l'enfant a développé une représentation du monde solide et qu'il cherche à la modéliser.

Les personnages des dessins deviennent réalistes. Les bras et les jambes ne sont plus de simples bâtons mais des formes pleines. Ils se dotent d'intention, le mouvement est représenté : les corps courent, sautent, tapent dans un ballon. Les adultes peuvent encore avoir de longues jambes, mais c'est vraiment ainsi que les enfants nous voient !

Les maisons et les personnages ne flottent plus sur la page. Ils sont ancrés au sol sur une ligne de base - le sol - sur lesquel ils s'alignent comme à l'horizon. Le désir de raconter des histoires voit le jour. Certains enfants peuvent constituer plusieurs lignes sur une même page pour montrer la distance ou la profondeur. D'autres peuvent fragmenter leur feuilles en différents cadres, un peu comme sur une bande-dessinée, pour mettre en scène une séquence d'actions successives.

6. Le réalisme (8 - 10 ans)

La perspective (profondeur, distance) apparait, ainsi qu'un réel souci de proportionalité. Les ombres font leur apparition, les visages humains se dotent d'expressions distinctes. Les couleurs sont utilisées pour représenter fidèlement l'environnement et les personnages de dessins animés ou les super-héros favoris s'invitent largement dans les productions enfantines. Les dessins semblent perdre en force et en spontannéité, mais il n'en est rien ; c'est là le signe que l'enfant s'auto-critique, se soucie du regard de ses pairs et a à cœur d'avoir sa place "dans la meute". Rien de plus sain ! 

Plus que jamais bien sûr, on veillera à ne pas faire de remarques négatives sur les travaux de l'enfant et à ne pas comparer ses œuvres à celles des autres... Évidemment ! On peut aussi inviter l'enfant à enrichir son répertoire en mettant à sa disposition des matériaux variés, car à cet âge, il n'y a pas un seul matériel "de pro" qui ne puisse être proposé, même dans un cadre collectif. C'est aussi le moment de débuter l'instruction des techniques artistiques (perspectives, portrait, ombres...).

7. La crise du développement artistique (12 - 16 ans)

Nombreux sont les enfants qui arrêtent de dessiner du jour au lendemain, au début de la pré-adolescence. L'adulte a une part de responsabilité énorme dans cet abandon - soit qu'il n'ait pas assez valorisé cette discipline, qu'il ait arrêté de considérer les dessins de son enfant, voire, qu'il ait critiqué des productions... Certains enfants décident que "ce n'est pas pour eux", qu'ils ne sont pas "bon à créer", perdent confiance et plaisir, et stoppent toute activité - au moins pour un temps. Les enfants qui ont capitalisé un certain nombre de compétences plastiques et qui ont été inconditionnement encouragé tout au long de leur enfance traversent cette phase mieux que les autres...

Si la flamme semble complètement éteinte, on peut essayer de proposer d'autres médias à l'adolescent. Il est réfractaire à suivre un cours d'art "juste-pour-voir-et-qui n'engage-à-rien" ? Peut-être sera-t-il plus ouvert à la poterie, à la taille de pierre, à la couture ou à la soudure de sculpture en métal... Il entame en tous cas une période de sa vie dans laquelle une pratique artistique, quelle qu'elle soit, sera un soutien certain.

Et vous, depuis combien de temps n'avez-vous pas dessiné ? 😊

35 comments:

  1. Hommage a des dessinateurs ce soir.
    Pour la liberte d'expression.♥

    Je suis charlie

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    1. Le choc. Si j'avais su en commençant cet article que j'allais le finir le jour où Wolinsky, Cabu, Charb, Bernard Maris et Tignous allaient trouver la mort... ???
      :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-(

      "Je suis Charlie", c'est exactement ça, j'ai été nourrie de la plume de ces hommes pendant si longtemps...
      :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-( :-((((((((

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    2. J'étais aussi intriguée par ton titre ce soir en ce triste jour ...
      Nous sommes tous Charlie ... et profondément tristes ce soir.
      Merci pour cet article qui rend hommage sans le vouloir à ces hommes et qui nous éclaire sur nos talents de dessinateur et ceux de nos enfants.

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    3. Cibou21:43

      J'avais été aussi intriguée par ce titre et je n'avais pas pris le temps de revenir lire les commentaires.

      Je suis Charlie depuis mercredi et pour encore longtemps... Je ne suis pas prête d'oublier ce 7 janvier : c'était le jour d'anniversaire de ma choupinette qui a eu 5 ans.

      Je remets ici le lien vers l'illustration de Stéphanie Blake qui m'a bien aidé pour en parlé aux enfants :http://librairiesandales.hautetfort.com/archive/2015/01/07/tristesse-et-solidarite-avec-charlie-hebdo-et-leurs-morts-5528273.html

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    4. Merci pour ce lien, Cibou !

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    5. Anonymous11:22

      Je viens de lire vos commentaires ce jour, j'ai les larmes aux yeux. Très triste par le terrorisme en France, par la mort de tous ces Hommes d'exception.
      Je suis de tout coeur avec la famille des décès, avec toutes les familles françaises et que la paix et la libereté régnent...

      Hakima

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    6. Un grand merci, Hakima, pour ton message de sympathie ! Qui me touche particulièrement venant d'outre-méditerrannée !

      MERCI !

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  2. Anonymous20:00

    Bonjour, Et merci de cet article que je vais lire attentivement. Je remarque juste que mon fils a dessiné des bonhommes avant ses 2 ans (et des beaux!). Par contre il a mis TRÈS longtemps a s'intéresser à d'autres formes d'art comme la peinture et a laissé parlé sa créativité comme le font tes enfants.
    Bonne soirée
    Justine

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  3. Boubou20:36

    Avant même de lire ton article, merci Elsa pour ce choix de billet en ce jour si bouleversant...un bel hommage.
    Je suis sous le choc...
    Je suis Charlie aussi.
    Vive le dessin libre, sous toutes ses formes.

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  4. Anonymous09:13

    Je n'ai appris que tard les nouvelles... Je suis sans voix!
    Justine

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  5. Merci pour cet article très intéressant !! Cela correspond tout à fait à ce que j'ai observé chez mes enfants.
    Anecdote personnelle, je me revois en train de dessiner (avec crayons de couleur et tout) pendant les cours au collège... et mes parents nous ont toujours encouragé à garder une activité "de création" (assortie d'obligation pdt l'adolescence, mais je les en remercie maintenant !).

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  6. Marjolaine09:56

    "Drôle" de synchronicité pour ce beau billet ! Merci.
    Je me rends compte que cela fait trop longtemps que je n'ai pas pris mes crayons et je prends conscience que c'est la hantise du résultat (qu'il ne soit pas à la hauteur de mes attentes) qui m'a définitivement paralysée au début de l'âge adulte. Or, j'ai compris ici que le processus importait tout autant (i ce n'est plus !) que le résultat... Alors pour moi même et pour montrer à mes filles qu'on peut toujours s'exprimer par le dessin, même si on est "grand"...je me fais la promesse de reprendre la création graphique en 2015 ! Merci

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  7. oops10:52

    Incroyable synchronicité avec la terrible actualité (le hasard existe-t-il ?), et qui me fait penser à ce court et si juste billet :
    http://blog.scommc.fr/dis-maman-pourquoi-ils-sont-morts-les-gens-de-charlie-hebdo/
    Que je copie car il est court :
    "Discussion du soir :
    – Dis maman, pourquoi ils sont morts les gens du journal ?
    – Parce qu’ils s’amusaient à faire des blagues avec leurs dessins et que ça n’a pas plu à certaines personnes.
    – Alors ça veut dire qu’on ne doit plus dessiner ?
    – Non, mon chéri, ça veut dire qu’on doit tous se mettre à dessiner."

    Je suis Charlie.
    Et je ne lâcherai plus mes crayons.

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    1. Merci pour la copie de ce dialogue, il est très émouvant et très juste !!

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  8. Myriam11:34

    Je dessine toujours quand je m'ennuie en réunion au boulot. Des tasses qui sont posées sur la table, des cuillères, des bateaux (sûrement parce que je flotte dans le vague de la réunion), mais aussi des fruits (des noix que j'aime beaucoup dessinées à cause des motifs de la coquilles ou de l'amande interne qui me font penser à un cerveau), des frises, des fantômes (des "gribouillis" qui se transforment en fantômes).
    Je dessine aussi pour mes neveux (tata dessine-moi un mouton ! euh... comment dire, une boîte et... non, trop facile) : des maisons des voitures des chats ce qu'ils demandent en fait. C'est rarement réussi mais ça leur plait toujours :)
    J'ai toujours aimé créer des choses, je ne suis pas douée en dessin, mais comme j'ai plus souvent un crayon ou un stylo en main qu'un cutter ou un tube de colle ou des aiguilles à coudre, et bien je dessine.

    Dans quelques années je dessinerai pour ma puce, en attendant on joue avec la peinture. Elle aime s'en mettre sur les doigts et sentir la texture gluante. Elle aime aussi voir que si elle étale ce truc sur la feuille (table, chaise haute, vêtement de maman ça marche aussi) ça laisse une marque. Alors elle barbouille, elle barbouille ! D'ailleurs, elle le fait autant avec sa purée qu'avec la "vraie" peinture que je fabrique (1 mesure de maizena, 1 mesure d'eau froide, 2 mesures d'eau chaude, on chauffe le tout jusqu'à la texture voulue puis on ajoute du colorant alimentaire (bio si possible), utilisable à volonté, il suffit de rajouter de l'eau pour remettre la peinture en état)

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  9. Très intéressant et aussi très étrange car pour moi, ce fut tout à fait le contraire, à savoir que l'adolescence fut l'explosion du dessin, à tel point que je voulais faire le défunt Bac A 3. Puis les BA, mes parents m'en ont empêchée. J'ai fait hypokhâgne puis fac. J'ai stoppé le dessin suite à un trauma perso à 21 ans. Et j'ai recommencé lorsque j'ai souhaité avoir des enfants, en 2009. 15 ans d'abstinence donc. Et maintenant, je suis une machine à dessiner sur demande pour mes enfants. Mais je n'ai plus l'impulsion créatrice, le feu sacré, que j'avais jusqu'à 21 ans. Je ne griffonne plus à tout va, mais uniquement sur demande.

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  10. Lucas, 3 ans, dessine beaucoup de bonhommes, j'adore !!! Par contre, je ne sais pas si cela vient de lui ou de l'école (snif...) car il en dessine beaucoup depuis sa rentrée et je suis un peu sceptique quand je le vois dessiner des doigts ou des pieds... il dessine aussi beaucoup beaucoup de soleil depuis un moment. Mais seulement avec des feutres. Avec la peinture, il semble davantage tester cette matière, sans vouloir dessiner une forme précise. En général il rempli simplement toute la feuille.

    En ce qui me concerne, je suis tétanisée quand il me demande de dessiner, d'ailleurs en général je fais diversion ou je le laisse à sa tâche en m'éloignant. J'ai absolument horreur quand il me demande de dessiner ça ou ça ! Lorsque je m'éxécute c'est toujours de mauvaise grâce... C'est dommage, je ne veux vraiment pas lui donner une mauvaise image de l'acte de dessiner, au contraire, mais je ne peux pas m'en empêcher. Et ce qui me bloque c'est aussi la peur de lui fournir des modèles.

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  11. michloe14:03

    Ici à 2 ans elle s'est mise presque du jour au lendemain à dessiner des formes qu'elle nomme avant de faire (avion, maman tombé, cheval...)

    En tout cas ton article est un bel hommage involontaire. Merci
    Je suis Charlie...

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  12. Anonymous14:55

    Excellent article Elsa!

    En ce qui me concerne, grande dessinatrice devant l’Éternel, je ne prends que très rarement les crayons devant mes enfants, ne voulant pas les influencer en quoi que ce soit...

    J'ai tout de même constaté que ma grande de 3ans dessine des bonshommes (tête démesurée, sourire, nez, cheveux, oreilles - très important les oreilles - cou, jambes et bras) depuis quelques mois ce qui coïncide avec une séquence portrait, art qu'ils ont faites à l'école. Assez dubitative du coup sur comment je dois prendre la chose...

    zazaille

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  13. De notre coté, les 2 grands sont dans le schématisme: des rennes des traîneaux des bonhommes en situation bref j'adore!
    mon plus petit choisit ses couleurs et dessine avec bcp de coeur entre le stade 1 et 2...
    Merci pour cet article hyper bien documenté!

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    1. Ah et moi qui ne "sait pas" dessiner je dessine souvent... des tracteurs et des camions à la demande de mes p'tits gars!!

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  14. Marie10:35

    Bonjour!
    En lisant cet article, en particulier pour les tranches d'age du schématisme et du réalisme, je m'interroge quant à l'influence du mimétisme sur les dessins . En effet, voir un autre enfant dessiner par exemple des lignes bases, peut inciter nos enfants à faire de même. Ma question est donc: les différents stades évoluent grâce à un élan primaire de recherche et de construction, ou d'imitation d'autres enfants? Est-ce similaire dans toutes les sociétés?

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    1. Bonjour Marie !

      C'est une question passionnante, qu'il est certainement difficile de trancher avec exactitude... Je vais faire mon enquête auprès de mes amis de l'autre bout du monde ! ;-)

      Ce que je constate, c'est que le mimétisme a ses limites : un enfant qui n'est pas prêt à franchir un palier ne le fait pas, même si on lui "montre".
      Malgré le "plan" de développement décrit ci-dessus, les dessins enfantins sont très personnels, je ne trouve pas que les enfants cherchent à s'imiter les uns les autres (et d'ailleurs, pour "copier", encore faut-il le pouvoir ! C'est super dur de reproduire un dessin !!)

      A suivre, je vais mener l'enquête ! ;-)

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  15. Manaélirose14:24

    Bonjour Elsa !

    Je viens seulement de lire cet article, le temps semblait suspendu depuis Mercredi 7 janvier :-(((

    Manech, 31 mois, refuse de dessiner : lorsque je sors son matériel, souvent à sa demande, il me demande de dessiner une maman ou un papa, puis un bébé et ensuite, ce qui lui plait, c'est de coller des gommettes sur les personnages que j'ai dessiné.

    Mais il refuse catégoriquement de prendre lui-même les crayons, allant jusqu'à s'énerver très fort si j'insiste un peu.
    Je me dis "patience, le moment viendra", mais j'avoue etre un peu frustrée de cette situation...

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  16. Hellvis18:24

    Chez nous, les âges ne correspondent pas. Mon fils de 18 mois est clairement dans la phase 2. Il parsème sa feuille de traits, de cercles concentriques et de myriades de petits points.
    Quand à ma fille qui vient d'avoir 3 ans, elle a faut avant Noël le dessin du jouet qu'elle voulait dans un catalogue de jouets : une mygale télécommandée (qu'elle a eu et qu'elle adore, je suis sous le choc). En comparant avec la photo, son dessin est vraiment ressemblant bien que son araignée ait beaucoup plus de pattes. Elle a même fait la telecommande et précise : "j'ai fait 4 boutons!", comme sur la vraie!
    Magnifique dessin que je garderais toujours!
    Tout deux adorent ça et dessinent énormément (ce sont aussi des fans de pâtes à modeler) et ils s'en donnent désormais à coeur joie avec les crayons pour dessiner sur la baignoire reçus à Noël. Ils fonctionnent même sous l'eau, au fond du bain!
    Merci pour cet article. Je trouve ce blog génial et ne cesse de m'y referer ces derniers temps pour proposer des activités à mes puces!

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  17. Etiva14:38

    Bonjour Elsa, bonjour à tous

    Merci pour cet article, toujours aussi informatif : Elsa tu m'épates, j'apprends tant à chaque fois :) !

    Je me pose des questions au sujet des activités de dessins à proposer ou pas à mon enfant : trace-t-il déjà ou ne trace-t-il pas ?

    1) Il trace : chez un cousin un peu plus âgé, il joue beaucoup avec l'ardoise magique et s'amuse à prendre le "stylo" et à tracer sur l'ardoise en s'exclamant "tadaaa" à chaque trait effectué ; quand il est dans nos bras devant le mur recouvert de tableau noir (qui nous sert pour écrire notre liste de course) il prend un craie et fait des traits sur le mur... en s'exclamant "tadaaa" à chaque trait ; sur la plage en vacances cet hiver, il s'attelait très sérieusement à marquer le sable mouillé avec un baton en bois ; il aime mes stylos et s'essaie à les utiliser ; à la crèche il a aimer utiliser des feutres.

    2) Il ne trace pas : il ne témoigne d'aucun intérêt pour les blocs de cire, ci ce n'est pour les manger ; il a aimé une fois la peinture à doigts, mais en fait, il préfère surtout la manger (en même temps, de la maizena du sucre et de l'eau, quel bon goûter ;) ! )

    Et voilà, encore une fois, en écrivant des idées me sont venues. Je pense plutôt lui proposer plus de patouilles, dans la baignoire, pour l'instant (pate à papier, "sable de lune"), et mettre des colorants naturels dans la peinture à doigts pour avoir moins peur de l'ingestion... Il pourra malaxer ET/OU tracer à souhait avec.

    Mais pour la suite, des questions subsistent.

    - Dans un ancien article, lorsque ton Damoiseau était tout petit, tu écrivais que tu proposais des blocs de cires et non des stylos/feutres/etc pour une question de tenue des doigts sur le stylo : mon petit cependant connais déjà les feutres (par la crèche), les stylos (il me voit avec et les manipule), je ne me vois pas ni l'empêcher ni replacer ces doigts. Mais cela va-t-il rendre difficile une bonne position des doigts par la suite ?

    - Dans ce même article il me semble, tu ne proposais qu'une seule couleur. Etait-ce pour que l'attention d'Antoine soit portée sur le geste plus que sur la couleur (une chose à la fois) ? Est-ce une progression que tu garderais aujourd'hui ?

    J'espère que ce commentaire n'est pas indigeste ... ! Merci pour tout le temps que tu consacres à répondre, ce partage d'expérience est vraiment super :)

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    1. Bonjour Etiva !

      Oui, il semblerait que ton fiston est en train de découvrir le plaisir que procure le fait de laisser une trace ! :-)

      Non, non, ne prive pas ton fils de certains outils s'il les connait et qu'il les aime ! Bien sûr que non. Et ne replace pas ses doigts non plus, il sera temps plus tard (bien plus tard), ne t'inquiète pas pour ça du tout !

      Avec Antonin, les choses était différentes : il ne connaissait aucun outil, il est rentré très doucement en art pla, je me suis payé le luxe d'y aller vraiment doucement. J'ai fait très différemment pour Louiselle. C'est à toi de voir en fonction de ton feeling, de votre histoire, des attitudes de ton enfant, etc.

      Tiens-nous au courant ! :-)

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    2. Etiva10:48

      Bon... fistonet aime toujours l'ardoise magique de son cousin, le tableau noir de la porte d'entrée, mes stylos et mon calepin, mais boude toute proposition d'activité dessin (dans ce cas là, il MANGE les stylos, la peintures...) :P !! En gros, il aime tracer mais en secret ;) ... Comme il est encore petit je ne me sens pas encore de lui laisser ce matériel en libre service.. Mais peut-être le lui laisser à disposition à certains moments de la journée, sans le guider vers l'activité ?

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    3. Pourquoi pas, oui !
      Reviens-nous décrire sa réaction ! :-D

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    4. Etiva11:29

      Hello... bon bon je suis en pleine période "échec des activités et des jeux", quelqu'ils soient...:) Peut-être parcequ'il en fait dejà plein à la crèche, du coup à la maison ce qu'il a besoin ce sont de retrouvailles, de calme, de lectures (ça, il adore!) et de participation à la vie de la maison (ça, il adore aussi!). Soit. :)

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  18. Bonjour,
    Merci pour cet article !
    Selon vous, faut-il montrer à l'enfant tout petit comment dessiner quelque chose en particulier ? S'il souhaite que l'on dessine avec lui, devons nous tracer/imiter sa façon de dessiner ou pouvons-nous dessiner des choses relativement précises ?

    Merci :)

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    1. Bonjour Brune !
      Ce que je vais dire n'engage que moi, mais je ne montre pas aux enfants "comment" dessiner ... Je ne crois pas de toute façon qu'il y est une "bonne" manière de représenter le réel ...

      Par contre, à partir de 6 ans, je propose à mes enfants de véritables cours de dessin : on travaille sur les proportions, les ombres, ce genre de choses. C'est parfois assez guidé, afin de maitriser une technique.

      J'ai toujours dessiné et peint aux côtés de mes enfants; Je fais à ma façon, c'est-à-dire que j'essaie des trucs, je travaille souvent longtemps sur un seul dessin. Le risque c'est que l'enfant se décourage face à la maitrise de l'adulte : "Ouah Maman, ton dessin est trop beau, moi je n'arriverai jamais à dessiner comme ça !". Ce à quoi je réponds toujours aux enfants qu'ils sauront dessiner bien mieux que moi, et qu'ils dessinent déjà bien mieux que moi ! Je leur ai expliqué que les dessins d'enfants avaient quelque chose d'exceptionnel, que j'adorerai savoir reproduire. En grandissant, j'ai perdu une certaine part de spontanéité, je leur explique cela. Ils comprennent, et ils sont en général fiers de leurs productions !

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  19. Pardon pour la faute : "Je ne crois pas qu'il y AIT une "bonne" manière de représenter le réel". :-)

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