Ça y est ! Nous avons trouvé la maison d’enfance de nos enfants !
Nous l’achetons (et emménageons) au printemps…
C’est drôle comme le fait d’être sensibilisée à la pédagogie 
Montessori a affecté mes critères de choix concernant les maisons 
visitées. Et maintenant que mes rêves d’aménagement ont une matière 
concrète à exploiter, j’ai tendance à tout projeter en terme d’ambiance et d’adaptation à l’enfant ! ;-)
Elle est bien, cette maison. Elle n’est pas parfaite, certes, mais 
elle est bien. Bon, le rendez-de-chaussée est à restructurer totalement,
 et je ne visualise pas encore très bien comment nous allons faire tenir
 une cuisine, une pièce à vivre et un coin repas dans ses 40 mètres 
carrés – d’autant que j’aimerai bien qu’on crée aussi l’espace pour une 
petite entrée. C’est important, l’entrée – 
symboliquement, le sas entre deux mondes, extérieur et intérieur. Mais 
aussi, beaucoup plus pratiquement, l’endroit dans lequel on remise les 
manteaux, les chaussures, où on dispose deux ou trois miroirs… Pas 
besoin d’être montessorienne pour savoir à quel point c’est important – 
toutes les Mamans ont expérimenté cela, n’est-ce pas ?
Au mileu de ce flou artistique qu’est la pièce à vivre, brille un astre : c’est l’âtre,
 la cheminée. Qui est là où elle est et n’en pourra pas bouger. Je sais 
déjà que c’est autour d’elle que s’organisera un aspect essentiel de 
notre vie de famille : renouer avec les gestes séculaires – se chauffer,
 lire, jouer ou tricoter, et, oui, cuire des pommes de terre sous la 
braise… Nos enfants apprendront à faire naitre un feu, le nourrir, 
l’humer, le savourer, l’éteindre s’il le faut. La notion de chaud et de 
froid prendra pour eux une dimension vivante. L’hiver, la vie se 
resserra autour de lui. L’été, nous l’oublierons un peu, certainement, 
et nos quartiers s’élargiront…
Notre maison, c’est une maison qui se vit dans les étages.
 Quatre fois 40 mètres carrés, avec des escaliers assez ardus entre 
chaque étage… Aïe, il va falloir aménager, je songe déjà à construire 
des petites rampes taille enfant…
Mais aux étages… Merveilles !
Une vraie belle salle de bain ! Vous ai-je déjà dit 
que celle de notre appartement actuel mesurait 3 mètres carrés ? Et que 
cette pauvre superficie est rongée par une table à langer et par un 
bidet inutile et mal soudé au sol (j’ai essayé de le recycler en lavabo 
pour enfant : impossible !) ? Voilà pourquoi vous n’en avez jamais vu de
 photos ! 
  Antonin se débrouille plutôt bien pour sa toilette, mais j’avoue que 
cela tient plus du miracle que de l’aménagement de l’espace ! Par 
contre, notre future salle de bain est une bénédiction. Pour nous, les 
adultes, pour mon mari qui est si grand qu’il n’a jamais pu prendre un 
bain de façon confortable (là, ce sera possible), mais aussi et surtout 
pour les enfants : dès que je l’ai vu, déserte et figée dans sa nudité 
de pièce à vendre, J’AI VU ! J’ai vu les éclaboussures joyeuses déborder
 de la large baignoire, j’ai vu l’espace disponible pour installer 
(enfin !) un espace-pot de façon permanente à côté des toilettes pour 
adultes, j’ai vu qu’il y avait de la lumière pour disposer des plantes 
vertes et suffisamment de place pour quelques demi-douzaine de tables à 
langer (oui, j’exagère un peu, là…) ! J’ai vu que c’était un bon endroit
 pour apprendre à prendre soin de son corps. J’ai vu que mes enfants 
allaient aimer se baigner dans cette pièce, que j’allais aimer, moi, me 
détendre dans cette baignoire, que nous allions tous adorer y faire des 
bulles et des concours d’apnée. Cette salle de bain respirait l’amour de
 la santé et de la propreté – comme toute salle de bain qui se respecte !
 Pardonnez mon enthousiasme, mais je n’ai jamais eu de salle de bain qui
 se respecte…😁
Des chambres ! Plein de chambres ! Trois chambres, 
en fait. C’est-à-dire une pour le couple, et une par enfant. Au cas où 
cette information vous aurait échappé, dans notre appartement actuel, 
Louiselle dort la nuit dans le salon. Nous déplaçons son lit
 (heureusement que ce n’est pas un lit à barreaux !) en journée dans la 
chambre des parents pour qu’elle puisse y faire ses siestes tranquille. 
Franchement, vous trouvez ça feng-shui, vous ? Je suis 
persuadée qu’un tout-petit a besoin d’un espace bien à lui. Et je suis 
persuadée que nous, parents, avons besoin de garder notre chambre libre 
tout au long du jour (et comment je fais pour blogger, moi ?). Dans 
notre prochaine maison, ma fille aura enfin quelques mètres carrés bien à
 elle. Et j’ai du mal à m’endormir en ce moment parce que je peaufine 
les détails de sa chambre : le coin sommeil, le coin jeu, le coin 
vêtements… Une vraie chambre montessorienne, je vous promets rien de 
moins !😉
Ah, une chambre par habitant (ou presque), pour que chacun
 puisse se reposer, dormir, et s’éveiller ! Ce sont là les fonctions 
premières d’une chambre, n’est-ce pas ? Un lieu pour les jeux 
d’intérieur, et surtout un lieu pour la détente; trois chambres aux 
jolies fenêtres de cadres en bois et espagnolettes baroques, ouvertes 
sur la montagne (et les jardins des voisins, mais en été, grâce à 
l’abondance de la végétation, on les oublierait presque), baignées de 
lumière douce et de tendres ombres crépusculaires.
Des combles aménagés (voir la première photo) : la salle d’étude
 idéale ! Hélas, trois fois hélas, l’instruction en famille est une 
option fermée chez nous pour des raisons financières. Mais comme je suis
 professeure des écoles, j’ai pléthore de matériel pédagogique que j’ai 
toujours souffert de devoir reléguer à la cave faute d’espace 
(véridique…). Je visualise déjà une pièce entière composée de petits 
espaces pour que tout à chacun passant dans le coin puisse s’attabler et
 s’atteler à une activité qu’il désire. Je ne me fais pas d’illusion, je
 sais que, contrairement à ce que certaines pédagogies alternatives 
prétendent (!!!???), l’enfant préfère jouer à travailler (si, si, il y a
 tout de même une différence !), mais je connais mon métier et j’ai 
quelques astuces pour brouiller (un peu) les frontières entre les deux 
mondes. En tous cas, moi, je travaillerai là, et mon homme aussi. Cela 
suffira certainement pour y attirer quelques fois nos deux enfants. Et 
d’ailleurs ils auront des devoirs à faire, non ? (Grrrr ! : pour ceux 
qui débarquent, je ne suis pas trop POUR les devoirs à la maison…)
Voilà pour la maison. Mais nous n’achetons pas qu’une maison. Nous achetons aussi un jardin.
 Et là, je dois dire, je suis tombée sous le charme dès que j’ai posé un
 pied dessus. C’est un jardin idéal, ni trop petit ni trop grand, bourré
 d’arbres fruitiers (deux figuiers, quatre pommiers et un actinidia… 
Question à mille euros : quel est le fruit de l’actinidia ?)… Un petit 
coin de nature à nous, notre petit bout d’extérieur dans ce monde de 
brutes, tout ce qu’il faut pour abreuver les citadins assoiffés que nous
 sommes. Quatre cents mètres carrés d’immensité, des arbres robustes à 
escalader, des haies composites filtrant la lumière rasante. Un futur 
paradis pour oiseaux, hérissons et chats errants. Dans ce jardin, toutes
 les dimensions sont représentée : l’écrasante et spectaculaire montagne
 à l’horizon, le nid débordant de merluchons qui fait ployer sa branche,
 la fourmi qui s’affaire à trinballer un en-cas huit fois gros comme 
elle… L’émerveillement, père de la philosophie, attend mes enfants à 
chaque détour de touffe rebelle. Nous suivrons tous les jours, et 
vivrons dans notre chair, même inconsciemment, la course du soleil 
d’est en ouest, balayant notre petite terre d’un afflux d’émotions, et 
libre à nous de les accorder avec nos ressentis du moment – délectation,
 étonnement ou reconnaissance.
 Ce jardin est un quartier de nature brute prompt à éveiller en vous des
 amours transcendantaux. Ben si. Pour moi, ce jardin s’appelle guérison,
 respect et tolérance. La photo ne vous le montrera pas, mais je vous 
assure que c’est ainsi que je l’ai ressenti !!!!!!  😉



Paris pour quel département alors? Tu vois la montagne, vous êtes partis loin... pas seulement en banlieue parisienne?
ReplyDeleteIci banlieue parisienne, deux loulous (4 ans et 1 an) et un 3 pièces... heureusement on a un parc privé dans la résidence c'est déjà ça, on fait du vélo trottinette joue... et mon petit garçon a pu crapahuter dans l'herbe tout l'été :))
Coucou Anonyme !
DeleteNon, non, nous habitions à Grenoble et nous n'avons déménagé qu'à quelques kilomètres de là...
Il fut un temps (lointain, bien avant d'avoir des enfants) où j'ai habité la banlieue parisienne... Alors, oui, vive les parcs ! :-D
ton texte est magnifique et donne l'envie de déployer sa famille dans pareil endroit !
ReplyDeleteSam