Extrait d’une discussion surprise entre deux fillettes de trois ans et trois ans et demi :
“Pour quoi faire, dormiiiiir ?”, demande, sur un ton un petit peu plaintif, une fillette à l’heure de la sieste.
Sur un ton chantant, une de ses camarades lui répond du tac au tac :
“POUR SE RE-PO-SER !!”
OK, ça paraît un peu tautologique comme ça, n’empêche que cette
petite avait bien compris qu’on ne fait pas la sieste pour faire plaisir
à ses parents ou à la maîtresse, mais bien pour se faire du bien.
Et je me suis dit que c’était quelque chose que je devais garder en
tête en tant que parent : ce n’est pas pour me faire plaisir qu’Antonin
dort !
Avant mon accouchement, j’ai eu besoin, comme
beaucoup de parents débutants, de (ré)affirmer certains principes de
base qui devait déterminer ma manière d’être parent dans les années à
venir : cela fait sourire après coup, car, évidemment, une fois que
l’enfant est là, rien ne se passe (heureusement) comme prévu.
Mais il y a un domaine dans lequel je ne savais vraiment pas vers quoi j’allais : celui du sommeil.
A priori, la mode du co-dodo me plaisait bien. Je
sentais que le bébé et moi-même aurions besoin d’une période
d’adaptation pour passer de l’osmose à la réalité de nos deux corps
distincts. Mais tous les ouvrages que je lisais sur la question
semblaient dire que si on choisissait cette option, c’était pour
plusieurs années, jusqu’à ce que l’enfant lui-même réclame de dormir
dans un lit à lui (de tous les témoignages que je lus, trois ans fut
l’âge le plus précoce pour cette rupture). Sans que je ne sache encore
aujourd’hui pourquoi, cette idée me procurait un indicible malaise.
Alors, co-dodo or not co-dodo ?
Voici mon expérience personnelle, peut-être que cela pourra aider certains parents :
- De sa naissance à l’âge de trois semaines/un mois, Antonin a dormi entre ses deux parents, dans le grand lit. C’était très pratique pour l’allaitement et cela m’a permis d’avoir une connaissance intime de mon enfant et de ses jeunes capacités : par exemple, j’ai pu observer que, dès sa naissance, Antonin savait manifester son inconfort et nous avertir, par des tortillements ou des gémissements, si quelque chose n’allait pas. J’ai dit adieu à mes peurs d’étouffement, d’écrasement et autres scénario catastrophes.
- Puis en douceur, Antonin a découvert son lit : de ses trois semaines à ses trois mois, il a dormi dans son lit à barreaux, dans notre chambre. Et cela s’est très très bien passé ! La preuve que si vous dormez avec votre enfant au début, cela ne vous engage pas à vie ! ;-) Bien sûr, nous avons bien verbalisé ce changement. Et puis, Antonin a beaucoup aimé son tour de lit et son mobile, il se sentait tout à fait à l’aise dans son lit. Je ne dis pas que certains soirs il n’y eu pas quelque plaintes (c’est toujours le cas de loin en loin), mais elles sont plus liées à mon sens à une difficulté physiologique de s’endormir (l’enfant “cherche son sommeil” comme on dit) qu’au sentiment d’être délaissé. D’ailleurs son papa ou moi-même restons toujours à son chevet jusqu’à ce qu’il s’endorme.
- A partir de trois mois, le lit d’Antonin a quitté notre chambre pour aller dans la sienne. Nous lui avons bien expliqué, cela s’est passé sans aucune difficulté ! Et quel bonheur pour les parents de retrouver leur intimité !
- Parallèlement, pour les siestes, il n’y a pas de règle : parfois Antonin dort contre moi dans notre lit. J’en profite pour faire un petit somme moi-aussi ;-) ou bien je m’éclipse doucement dès que le bébé dort. Et puis parfois, il s’endort dans son lit, sans aucune difficulté. Plus le temps passe, plus j’essaie de le coucher dans son lit, parce que je sais qu’à la rentrée, chez la nourrice, il en sera ainsi. Il y aura suffisamment de changement à ce moment-là, je ne veux pas que la modalité des siestes le surprenne …
En conclusion : ne vous laissez pas intimider par “Il faut”
et les “On doit” !! Chaque relation parent - enfant est différente
: écoutez-vous, écoutez votre petit.
Je vous rejoins totalement sur ce que vous dites. Il faut S'ECOUTER...Depuis quelques mois, mon fils ne voulait plus s'endormir (il avait 2.5 ans). Impossible pour moi de le faire se coucher dans son lit, et encore moins de quitter sa chambre. Une fois sur 2 il finissait dans mon lit (je suis séparée de son papa) après 1 à 2 heures de négociations, pleurs et j'en passe. Et puis un jour je me suis dit: "Et si j'acceptais et j'entendais les besoins de mon fils? Il ne veut plus dormir dans son lit? Eh bien, nous allons dormir ensemble jusqu'à ce qu'il se sente prêt à réinvestir sa chambre".
ReplyDeleteEt depuis ce jour, plus de crise avant le dodo. Je me couche avec lui, nous lisons des histoires, nous faisons un gros câlins jusqu'à ce qu'il s'endorme et je me relève. Et le pire, c'est que ça me plaît!!!!
Je lui dit régulièrement que quand il se sentira prêt il retournera dans son lit et il m'a bien comprise.
Et, comme s'il se sentait compris dans ses besoins fondamentaux, il est de plus en plus calme et serein avec moi (après une phase d'opposition assez forte). A suivre...!
C'est intéressant cette histoire de cododo. Je ne m'étais pas posée la question pendant la grossesse, un enfant dort dans son lit point !
ReplyDeleteSauf que arrive la naissance de la petite. 4h52 du matin, la voilà enfin ! Puis vers 7h j'arrive dans ma chambre, épuisée, avec un papa qui ne veut plus lâcher son bébé et que je persuade finalement de rentrer dormir quelques heures à la maison. Du coup, il me colle la petite dans les bras et s'en va. Elle dort, je finis par faire de même et me fait réveiller plus tard par la puéricultrice qui remet ma demoiselle dans son lit, ce qui la réveille également... Bon, un bébé ça dort dans son lit, on est d'accord. Je l'y laisse elle se rendort, moi non.
Arrive la première nuit. Vers 3h du mat, elle réclame à manger. Mais, il fallait que l'on vienne prendre sa température avant pour cause de fièvre depuis sa naissance. J'appelle, donc en la laissant pleurer dans son berceau. Puis je la prend contre moi pour la nourrir, mais la faim est passée. L'infirmière me dit : "gardez la contre vous, si elle veut manger se sera plus pratique. Si vous vous endormez, vous la remettez sur le dos et c'est bon." Elle me met la barrière, place le berceau comme protection supplémentaire et hop : cododo !
Cette nuit-là, la petite a très bien dormi, moi aussi ! C'était d'ailleurs si bien qu'elle n'a plus utilisé le berceau (trop petit d'ailleurs pour elle) et qu'à chaque tentative de l'y remettre elle se réveillait pour se rendormir contre moi.
Alors forcément, une fois à la maison, on a continué un peu. Dans son lit, et au réveil avec moi. Ca a duré 1 mois. Puis un peu moins durant le 2ème mois, pour s'estomper rapidement. Jusqu'à revenir au 8ème mois et repartir en 15j. Alors, maintenant si elle pleure, ne sait pas s'endormir seule, je ne réfléchis plus, je la prend !
Alors, oui je dors moins bien avec un bébé accroché au sein de 3h à 8h le matin :/ mais elle est bien là et au moins elle ne pleure pas ! Elle sait que si besoin, sa maman sera là pour la réconforter.
Merci pour vos témoignages sur ces moments si intimes que sont les nuits de vos bébés (et donc celles de votre famille).
ReplyDeleteMon fils qui vient d'avoir 5 mois ne dort que tout contre moi, jours et nuits depuis notre retour de maternité. Mon seul regret, ne pas avoir osé faire de même à la maternité.
Bravo également pour votre blog